Dans une société où tout change rapidement et où la population est vieillissante, il faudra savoir s’adapter, saisir les occasions et relever les défis intergénérationnels. De plus en plus, il est question des legs ou des héritages laissés par les générations précédentes, principalement dans les domaines de la santé et de l’environnement. Ce sont d’ailleurs des aspects abordés dans le dernier rapport économique sur la jeunesse publié par Desjardins. J’ai discuté de ce rapport avec Jimmy Jean et Randall Bartlett, tous deux économistes du Mouvement Desjardins.
Un texte d’Audrey Pigeon, reportrice jeunesse au Mouvement Desjardins
Les coûts des soins de santé
Une population vieillissante est une population qui entraîne un poids financier plus important sur le système de santé. Les personnes âgées sont plus successibles de développer des problèmes de santé et paient de moins en moins d’impôt pour financer le système de santé.
« Ça signifie que le fardeau des coûts est entre les mains des travailleurs d’aujourd’hui pour assurer les soins de santé des Canadiens plus âgés. À mesure que les baby-boomers vieillissent, les jeunes Canadiens vont devoir payer de plus en plus pour la facture générée par les plus vieux », précise Randall Bartlett.
L’économiste demeure toutefois positif et croit que le secteur de la santé s’en tirera assez bien dans les prochaines décennies.
Diminution du nombre d’entreprises
Dans les 10 prochaines années, plus des trois quarts des entreprises subiront des changements importants. C’est 76 % des propriétaires d’entreprises canadiennes qui envisagent de se retirer, selon la Fédération canadienne des entreprises indépendantes. Dans le cas des petites entreprises, il s’agit principalement de la vente ou d’un transfert intergénérationnel.
« Ce que ça signifie, c’est que les jeunes auront accès à des entreprises et, par conséquent, pourront combler le vide laissé par les entrepreneurs plus âgés. Il est clair que, compte tenu de l’ampleur des personnes plus âgées qui vont chercher à vendre leur entreprise, il se peut que certaines ne soient pas en mesure d’avoir une succession », ajoute Jimmy Jean.
La perte de certaines entreprises réduit le niveau de concurrence et affecte l’inflation à la hausse. Comme vu dans le premier rapport économique, les immigrants ont tendance à avoir une fibre entrepreneuriale plus développée, ce qui pourrait aider à combler le vide laissé par les entreprises vendues par les générations précédentes.
L’anxiété liée à l’environnement
Écoanxiété est un terme qui est sur les lèvres de plusieurs Canadiens, mais encore plus sur celles des jeunes Québécois. C’est 81 % des Canadiens âgés de 18 à 34 ans qui sont préoccupés par les changements climatiques. C’est le troisième plus grand risque pour l’avenir identifié par les gens interrogés, après l’inflation et l’accès aux soins de santé, selon un récent sondage de Unite for Change.
« La particularité avec l’enjeu de l’environnement, c’est le fait que c’est à long terme et que les répercussions de cet enjeu seront énormes. [...] Les coûts ainsi que les possibilités qui accompagnent la transition énergétique et l’anxiété climatique sont certainement réels. Nous constatons que les jeunes sont plus préoccupés par les changements climatiques que les générations plus âgées. Nous constatons aussi que les jeunes prennent des décisions non seulement en fonction de facteurs comme l’abordabilité, mais aussi en fonction d’autres facteurs comme les changements climatiques », précise Randall Bartlett.
D’ailleurs, comme plusieurs jeunes ont l’impression que les gouvernements n’en font pas assez pour faire face aux changements climatiques, ils prennent beaucoup de décisions individuelles pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Acheter une voiture électrique, adopter un régime à base de plante ou avoir moins d’enfants sont des comportements de plus en plus considérés.
Changement dans les secteurs d’emploi
La transition vers la carboneutralité d’ici 2050 devrait créer des possibilités d’emploi dans plusieurs secteurs clés. Elle entraînera assurément des pertes d’emplois dans d’autres secteurs, selon Future Skills Centre.
Le rythme pour atteindre l’objectif 0 s’accélère et les jeunes sont à l’avant-garde de ces changements. Le Canada, surtout l’Ontario et le Québec, possède les ressources en matière de fabrication de véhicules électriques et de batteries, de l’intelligence artificielle et de l’ingénierie pour que la transition soit faite efficacement. Ce qui est intéressant avec ces domaines, c’est que plusieurs emplois sont connus, mais plusieurs sont encore à créer avec la découverte de nouvelles technologies et des nouveaux besoins.
« C’est une occasion d’investir, d’innover, d’être plus productif et, en même temps, de créer des conditions de vie plus durables pour les générations futures », fait valoir Jimmy Jean.
Dans le contexte où l’économie subit une forte pression en raison de l’inflation, des changements climatiques et des coûts de santé, plusieurs transformations s’imposent. Les jeunes ont plusieurs portes d’ouvertes pour mettre leurs idées et leurs valeurs de l’avant, notamment par l’entrepreneuriat ou par le développement des énergies vertes. Même si les jeunes sont motivés, il faudra que les gouvernements, le secteur privé et le secteur de l’éducation mettent la main à la pâte pour permettre aux jeunes de saisir les occasions.
C'est pourquoi Desjardins continue de faire de la jeunesse une priorité par le biais de son programme Tous engagés pour la jeunesse, qui investit 50 millions de dollars annuellement dans plus de 3 000 initiatives pour soutenir leurs objectifs et leurs ambitions.
Vous pouvez consulter le rapport économique complet sur les jeunes et téléchargez l'infographie Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..