Un groupe de discussion avec Leading Change, Jeunesse, J’écoute et Desjardins donne un aperçu des défis auxquels les jeunes seront confrontés en 2022 et au-delà.
Stress financier. Écoanxiété. Lecture compulsive de mauvaises nouvelles (doomscrolling). Ce ne sont là que trois des difficultés avec lesquelles les jeunes doivent vivre au quotidien alors qu’ils naviguent vers l’âge adulte dans un monde où ils sont bombardés de manchettes économiques, sociales et politiques déprimantes en temps réel.
Les adolescents et les jeunes dans la vingtaine sont souvent oubliés lorsqu’il s’agit de discuter des plus gros problèmes de notre société, notamment l’abordabilité du logement, l’inflation et les changements climatiques. Guy Cormier, président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, a été très éloquent au sujet des défis auxquels ils font face et de la nécessité d’en faire plus pour les soutenir. Lorsqu’il a accédé à son poste actuel en 2016, il a mis sur pied un comité jeunesse pour s’assurer de bien comprendre ces enjeux.
Il s’est récemment entretenu avec Kathy Hay, présidente et directrice générale de Jeunesse, J’écoute, et avec des gens de Leading Change, une organisation de jeunes leaders professionnels qui s’efforcent d’apporter des solutions positives à des problèmes complexes, afin d’écouter cette tranche de la population et d’apprendre d’elle.
« Il y aura un nouveau monde en 2030… et c’est vous qui le façonnerez. J’en suis fermement convaincu, déclare-t-il. C’est pourquoi je veux entendre ce que vous avez à dire et voir si je peux vous aider en tant que chef d’organisation et en tant que personne. »
Au cours de la discussion, qui a eu lieu à Toronto en septembre, le groupe a abordé les grands défis auxquels les jeunes sont confrontés, leur incidence sur leur santé mentale et ce qui leur donne foi en l’avenir.
Le stress financier est un problème majeur pour les jeunes adultes qui doivent composer avec l’inabordabilité des grandes villes canadiennes. Beaucoup ont du mal à quitter le nid familial étant donné le coût élevé des droits de scolarité, du logement et de l’essence, a déclaré Anjana, 19 ans, étudiante universitaire et membre du Conseil national de la jeunesse de Jeunesse, J’écoute. C’est un privilège d’avoir le soutien de ses parents, reconnaît-elle, mais cela peut compliquer le passage à l’âge adulte.
« Dans ce monde qu’est le nôtre, il est vraiment difficile de se lancer par soi-même, sans aide », raconte-t-elle.
En effet, de nombreux jeunes peinent à payer un loyer ou même à commencer par trouver un appartement abordable, souligne Fadumo, 30 ans, chercheuse dans un groupe de réflexion axé sur les jeunes.
« Lorsqu’on obtient un premier emploi et qu’on devient adulte, on réalise que les choses ne seront pas aussi faciles qu’on le pensait, mentionne-t-elle. Notre mécontentement est bien réel, données à l’appui. »
Réduire les petites dépenses comme le café ou les rôties à l’avocat ne règlera pas les problèmes structurels d’inflation et de logement. Pendant ce temps, les jeunes regardent la situation dans son ensemble et sont inquiets. « La façon dont nous planifions notre avenir fait un peu peur », soutient Fadumo.
Les changements climatiques sont également au cœur des préoccupations des jeunes. Pour Gareth, 24 ans, cofondateur d’une organisation non gouvernementale, l’essence du conflit se résume au choix entre poursuivre sa passion ou respecter l’obligation morale de se consacrer au climat et à la durabilité.
« À cause de mon écoanxiété, je sacrifie mon plaisir personnel sur l’autel du devoir, confie-t-il. Quand je regarde mon avenir, c’est assez sombre. »
Shokoofeh, 26 ans, qui travaille dans l’équipe responsable du développement durable et du climat dans un cabinet comptable, déclare que les changements climatiques compliquent les plans d’avenir et la décision d’avoir ou non des enfants. Elle se sent coupable d’avoir la chance de vivre au Canada, où elle ne sera pas aussi durement touchée par les menaces physiques et économiques liées aux changements climatiques que d’autres personnes dans le monde.
Une partie de cette culpabilité découle du phénomène de « défilement morbide », ou « doomscrolling », un terme utilisé pour décrire le flux incessant de mauvaises nouvelles qui alimente les réseaux sociaux. Jadis, les jeunes avaient l’habitude de voir quelques images de catastrophes mondiales dans les journaux ou aux nouvelles du soir. Aujourd’hui, ils sont bombardés d’images et de vidéos brutes en continu sur des plateformes telles que TikTok, Instagram et Twitter.
« Nous ne pensons pas uniquement à ce qui se passe au Canada, dit Anjana. En une minute, on peut consommer vraiment beaucoup de contenu de partout dans le monde. »
« Les jeunes sont submergés par l’information, estime Fadumo. C’est un peu décourageant quand on y pense, parce qu’on a l’impression que c’est plus grand que nous, et on se demande alors ce qu’on peut faire pour aider. »
Cette surexposition a un effet mesurable sur la santé mentale. Jeunesse, J’écoute, qui sert les enfants et les jeunes de 5 à 28 ans, constate une hausse des appels à la suite d’événements majeurs, comme les feux de forêt en Australie, l’avion d’Ukraine International Airlines abattu par des terroristes au-dessus de Téhéran ou l’écrasement d’hélicoptère qui a tué Kobe Bryant, a indiqué Mme Hay au cours de la conversation.
Malgré les problèmes, la rencontre s’est terminée sur une note optimiste, le groupe discutant de ce qui lui donne la force de chercher des solutions. En fin de compte, le secret est de travailler sur des projets auxquels on croit et qui correspondent à nos valeurs.
Le chemin à parcourir sera long, mais les jeunes veulent briser les cycles néfastes et aider à créer cet avenir meilleur, croit Emily, 26 ans, qui travaille dans le secteur de la durabilité.
« Nous le faisons tous et toutes chaque jour, conclut-elle. Une partie de nous croit vraiment que nous ferons bouger les choses. »
Pour en savoir plus
Desjardins et Jeunesse, J’écoute travaillent ensemble depuis plus de 30 ans pour améliorer la santé mentale des jeunes. Récemment, Desjardins a annoncé un don de 1 million de dollars à Jeunesse, J’écoute pour répondre à ses besoins prioritaires et aider la jeunesse canadienne. Lisez le communiqué complet ici.
Pour en apprendre davantage sur les efforts de Desjardins afin d’aider les jeunes Canadiens et Canadiennes, cliquez ici.