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Diversité et inclusion

Deux femmes autochtones, deux communautés, une même vision

20 septembre 2022

Sonia Lefebvre, directrice générale de la caisse de Wendake

La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation a pour objectif de garder en mémoire l’histoire tragique des enfants victimes des pensionnats autochtones et de ceux qui y ont survécu. C’est aussi une occasion de faire part du parcours de personnes inspirantes, issues des peuples autochtones. Rencontre avec deux bâtisseuses dont le parcours au sein de Desjardins est une source d’inspiration.

Sonia Lefebvre et Mandie Montour ont plusieurs points en commun. Elles ont toutes deux commencé leur longue carrière de plus de 30 ans chez Desjardins comme caissières, avant de gravir les échelons jusqu’à devenir directrices générales de leur caisse respective, l’une à Wendake et l’autre à Kahnawake. Elles sont aussi des témoins privilégiées et des actrices du développement économique, social et culturel qui anime ces communautés des Premières Nations.

Vitalité économique et sociale

L’esprit entrepreneurial est au cœur du développement de ces communautés. « C’est dans notre ADN !, affirme Sonia Lefebvre. La Nation huronne-wendat a toujours été reconnue comme une pépinière de commerçants. Les gens de Wendake se font une fierté de mettre de l’avant des projets qui leur permettent d’être le plus autonomes possible ».

Cette effervescence, Mandie Montour la constate aussi : « Nous avons tellement grandi au fil des ans. Ce que je vois quand je circule dans les rues de Kahnawake. »

Mandie Montour, directrice générale de la caisse de Kahnawake

Ce sont des centaines d’entreprises qu’elles ont accompagnées au fil des ans, en appui au Conseil de la Nation huronne-wendat de Wendake et la Commission de développement économique de Kahnawake (Tewatohnhi’saktha). « Les valeurs de notre communauté et celles de Desjardins se rejoignent, constate Mandie Montour. Nous travaillons ensemble à soutenir la création de projets et d’initiatives pour assurer la vitalité économique et sociale de notre collectivité. »

Outre l’aide financière à des entreprises, Mme Montour cite aussi en exemple le soutien à de nombreux résidents de Kahnawake qui ont pu profiter de prêts hypothécaires pour devenir propriétaires. « La Caisse a justement été fondée pour s’assurer de garder et de redistribuer notre richesse dans la communauté afin de la faire grandir », rappelle-t-elle.

Garder la langue et la culture vivantes

Le retour aux sources se fait aussi grandement sentir à Wendake. « Il manque d’habitations et il y a une longue liste d’attente de gens qui souhaitent revenir vivre dans la communauté », indique Sonia, qui prendra prochainement sa retraite de la Caisse de Wendake. Une caisse dont le conseil d’administration est composé entièrement de membres issus de la communauté ou qui ont un lien familial avec celle-ci et à parité femmes et hommes.

Le maintien de la culture et de la langue reste par ailleurs au cœur des enjeux auxquels sont confrontées les communautés de Wendake et de Kahnawake, comme c’est le cas pour bien d’autres communautés ailleurs au Canada. « La langue huronne-wendat avait disparu, mais, depuis 2010, des formations sont offertes aux membres de la communauté et aux jeunes qui souhaitent justement apprendre notre langue et notre culture », se réjouit Sonia. Mandie fait écho à ses propos : « Il y a une volonté de connaître la langue et la culture de notre nation », constate-t-elle en ajoutant que grâce au Fonds d’aide au développement du milieu, sa caisse accorde des bourses, même à des adultes qui veulent apprendre la langue et l’enseigner.

Elle constate aussi un nouvel engouement au sein de la communauté pour l’artisanat, notamment pour la fabrication de bijoux. Grâce à une idée proposée par une employée voilà quelques années, la Caisse de Kahnawake conçoit maintenant un calendrier, avec des illustrations d’œuvres d’artistes de la communauté, dont la demande dépasse même les frontières canadiennes.

Les deux communautés souhaitent continuer à construire des ponts entre les allochtones et les diverses communautés. L’organisation de Pow Wow, soutenue par Desjardins dans plusieurs communautés, est l’un de ces moments de solidarité au cours desquels tous sont conviés à vivre et à transmettre la culture et les traditions des communautés des Premières Nations. Le retour de ces grands rassemblements festifs en 2022 a d’ailleurs enregistré des participations record.

« Il faut entendre le son des tambours et des chants ! Leur puissance a un effet curatif et spirituel. C’est rassembleur et accessible, sans barrière linguistique », souligne Mandie, qui participe activement comme bénévole, avec son équipe, à la tenue du Pow Wow de Kahnawake. Ce rassemblement a été initié en 1991, après la crise d’Oka qui avait secoué le Québec, dans un esprit d’apaisement et de réconciliation entre tous.

« La tenue d’une Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est très importante pour se souvenir du passé et mieux construire le présent et l’avenir. Tant mieux si cette journée peut effacer certains préjugés ou des perceptions négatives envers les communautés des Premières Nations et favoriser le rapprochement entre toutes les communautés. »

– Sonia Lefebvre

 

« Il est important que l’histoire de notre peuple revienne enfin à la surface, même si c’est aussi pour se rappeler les atrocités qui ont été commises. Une telle journée contribue à ne pas oublier qu’on fait non seulement partie de la grande histoire du pays, mais aussi que nous sommes toujours là. »

– Mandie Montour


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