2 500 milliards de dollars : c'est le déficit de financement annuel estimé par l'ONU pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) dans les pays en développement. Ce montant ne pourra pas provenir uniquement de bailleurs de fonds publics : le secteur privé devra aussi faire sa part. Est-ce réaliste? Bien sûr.
Au cours des dernières années, DID a réalisé plusieurs projets intégrant du financement mixte et établi des partenariats intéressants avec de nombreux investisseurs privés. Nous avons entre autres créé à titre d'investisseurs 5 institutions de microfinance en Afrique et en Amérique latine. Nos investissements, réalisés à même nos fonds propres, ont servi de catalyseur et permis aux organisations soutenues d'aller chercher 4 fois plus de capitaux et 8 fois plus de financement auprès d'autres partenaires d'investissement, à la fois privés et publics.
Voici les éléments-clés qui nous ont permis de concrétiser ces projets et de faire de ces partenariats novateurs des succès :
Choisir nos partenaires avec soin, en fonction de leurs priorités et de leurs capacités : le financement du développement comprend un large éventail d'intervenants. Il est important de savoir ce qui compte pour nos partenaires afin d'élaborer une proposition de financement qui répond à leurs priorités, à leur tolérance au risque et à leur gamme d'instruments de financement.
Être patient, persistant et optimiste : la mise en place d'une proposition de financement mixte est plus complexe et plus longue, car elle combine plusieurs types d'investisseurs, dont certains n'ont peut-être jamais travaillé ensemble auparavant… mais elle peut nous mener plus loin!
Être clair sur les risques, le rendement attendu et la durée des projets d'investissement : le financement mixte implique des relations à long terme avec des partenaires qui doivent connaître et partager notre vision. En tant qu'investisseur d'impact, DID cible des marchés où les investisseurs privés traditionnels sont encore très peu présents, et qui impliquent des périodes de détention plus longues (jusqu'à 10 ans), des risques plus élevés et des rendements escomptés plus faibles.
Cela dit, le financement mixte n'est pas la réponse à tous les problèmes de financement : certaines entreprises ou certains secteurs ne sont tout simplement pas propices, ou prêts, pour l'investissement de capitaux privés.
Et parfois, l'argent seul ne suffit pas : l'assistance technique est également cruciale. Notre expérience nous a prouvé, ainsi qu'à nos partenaires, l'importance qu'elle revêt dans l'équation du financement mixte. En renforçant les capacités et l'environnement des organisations soutenues, l'assistance technique peut en effet s'avérer essentielle à la viabilité et au succès d'un projet d'investissement.
DID est actif depuis près de 25 ans dans le domaine de l'investissement d'impact, et compte renforcer son action dans les années à venir. Nous souhaitons ainsi joindre notre contribution à celle du gouvernement canadien et des nombreux autres acteurs engagés dans le financement mixte. Nous sommes conscients que beaucoup reste à faire pour clarifier les règles du jeu et encourager l'essentielle adhésion d'un plus grand nombre d'acteurs privés, mais le mouvement est déjà bien amorcé.