Guy Cormier
Président et chef de la direction de Desjardins
Il faut agir maintenant, car il n’y a pas de planète B. La lutte contre les changements climatiques s’accélère et de plus en plus d’institutions financières montent au front. Au Québec, au Canada et à travers le monde, d’autres institutions financières d’envergure s’engagent dans l’action climatique. L’argument environnemental devient aussi un argument économique : retarder la décarbonation représente un risque financier. Le secteur financier, qui s’est fait reprocher d’être hésitant devant la transition écologique, participe maintenant à une action forte, concertée et déterminée.
Les institutions financières ont le pouvoir de faire changer les choses. Comme détenteurs de capital et investisseurs, nous pouvons favoriser des projets qui font partie de la solution. Par notre accompagnement des sociétés en portefeuille, nous pouvons faire pression de l’intérieur pour améliorer le bilan environnemental des entreprises. Nous pouvons également contribuer à changer la relation entre les actionnaires et la haute direction d’une entreprise afin de promouvoir la recherche du bénéfice à long terme plutôt que le coup d’éclat trimestriel.
Mobilisons-nous pour une relance verte
Lors de la dernière campagne électorale fédérale, pour la première fois, les changements climatiques étaient au sommet des priorités des Canadiennes et des Canadiens. C’est dire que les citoyennes et les citoyens sont prêts à des actions fortes et déterminées. Desjardins aussi. N’attendons plus. Engageons-nous pleinement dans cette relance verte.
Parlant d’engagement, Desjardins est la première institution financière canadienne à adhérer à Business Ambition for 1,5°C (BA15), une alliance chapeautée par les Nations Unies réunissant près de 1000 entreprises de premier plan déterminées à contenir le réchauffement de la planète.
Des objectifs fermes et validés par la science
En adhérant à BA15, nous prenons de nouveaux engagements qui devront reposer sur des données scientifiques validées de façon indépendante. Ainsi, d’ici 2040, les émissions nettes de Desjardins en lien avec ses activités ainsi qu’avec le financement et les investissements de ses fonds propres seront nulles dans trois secteurs clés intenses en carbone, soit l’énergie, le transport et l’immobilier. Nous publierons les cibles détaillées qui vont jalonner notre parcours. Voici la première : Desjardins réduira les émissions reliées à ses activités de base (déplacements d’affaires, papier, énergie consommée par ses bâtiments occupés, loués ou possédés) de 41 % d’ici 2025 par rapport à l’année de référence 2019. Afin de s’assurer que nos cibles sont basées sur la science, l’organisme Science Based Targets Initiative doit les approuver. Ainsi, nous avons 24 mois pour les présenter et les faire valider.
Desjardins continuera en outre d’intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) à ses décisions d’affaires. Aujourd’hui, près de 111 milliards de dollars d’actifs sont soumis à des filtres soupesant les critères ESG de nos investissements. L’application de ces filtres depuis 2018 a amené Desjardins à refuser environ le quart des demandes de financement de projets soumises par de grandes entreprises, notamment dans les secteurs des mines et du pétrole.
Tirons profit de la mobilisation canadienne pour combattre la pandémie et transformons-la en une mobilisation générale pour le climat et pour un avenir durable. Leaders du milieu des affaires, êtes-vous prêts à suivre le mouvement?