La crise que nous traversons présentement aura des conséquences économiques dévastatrices dans les pays en développement et pour les personnes plus vulnérables, notamment les femmes et les jeunes.
Bien que le secteur de la finance inclusive soit appelé à jouer un rôle clé pour réduire les impacts négatifs de la crise auprès de ces populations, plusieurs institutions de microfinance (IMF) pourraient elles-mêmes ne pas survivre à cette crise sans des mesures de soutien adaptées à la situation. Cette dernière commande des efforts immédiats et concertés des régulateurs, bailleurs de fonds, investisseurs et ONG, afin :
- de faire en sorte que les IMF préservent leur solvabilité : en reconnaissant l’impact de la crise sur les IMF et en offrant au besoin à celles-ci un assouplissement temporaire des règles, conditions et termes qui leur sont imposés, en les accompagnant dans l’élaboration de plans de continuité des affaires, en leur offrant un appui éclairé dans la gestion de leurs liquidités, et en préparant leur recapitalisation afin qu'elles soient en mesure de prêter à nouveau et de jouer leur rôle vital dans la reprise.
- d’injecter du capital dans l’économie réelle par l’entremise des IMF : présents dans les domaines de la protection du climat, de la réduction de la pauvreté et de l'égalité des sexes, les investissements à impact jouent un rôle clé dans les économies des pays en développement et fournissent à l'économie réelle de ces pays les fonds dont ils ont un besoin urgent. C'est précisément en période de crise que les ménages et les entreprises ont besoin de financement pour continuer à fonctionner.
- de favoriser l’implantation et l’utilisation de services financiers numériques : ces services constituent un important levier de développement, un accélérateur de l’inclusion financière, notamment pour les femmes et les jeunes, et un élément facilitant la distanciation sociale et le confinement.
- d’accélérer et d’élargir le transfert d’expertise à distance : par l’utilisation de plateformes pédagogiques d’apprentissage et de formation.
Il est donc essentiel que les acteurs de développement et les institutions de microfinance travaillent de concert afin d’avoir un impact efficace et durable, à la fois à court et à long terme, sur la résilience du secteur de la finance inclusive.