Actif depuis plus de 20 ans en investissement d’impact, DID accroît son engagement en mettant en place Aequitas, un fonds de capital d’investissement privé de 50 M$. Gerardo Almaguer, président-directeur général de DID, nous explique la raison d’être et le fonctionnement de cette initiative innovante.
Quels objectifs poursuivra Aequitas?
L’objectif principal est de miser sur l’inclusion financière pour renforcer l’égalité des genres, la lutte aux changements climatiques et l’atteinte des autres Objectifs de développement durable (ODD).
Pourquoi l’inclusion financière est-elle si importante?
De notre point de vue, qui s’appuie sur les quelques 600 projets qu’on a menés au cours des 50 dernières années, un meilleur accès aux services financiers contribue non seulement à l’autonomie et à la prospérité des populations, mais aussi à la réduction des inégalités, la sécurité alimentaire, la croissance économique et la création d’emplois, par exemple.
Il faut savoir qu’encore aujourd’hui, 1,7 milliard d’adultes à travers le monde, dont une majorité de femmes, n’ont pas accès à un compte bancaire. L’accès au financement est aussi largement insuffisant pour les propriétaires de petites entreprises et les agriculteurs, tout particulièrement pour les femmes. Ces difficultés s’ajoutent au fait que les pays en développement sont les plus durement touchés par les changements climatiques.
Dans ce contexte, aggravé par la covid-19, Aequitas contribuera à favoriser l’inclusion et l’épanouissement des populations marginalisées en plus de soutenir une reprise économique durable.
À quoi servira ce fonds ?
En procurant au secteur de la finance inclusive des capitaux patients, en ciblant prioritairement les petites institutions financières trop souvent négligées par les grands fonds d’investissement et en visant une portée géographique large, qui inclut l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie, nous avons l’ambition d’effectuer des investissements de haute qualité, ayant un fort impact social.
Le fonds dirigera ses ressources là où elles seront susceptibles d’avoir le plus grand impact possible, notamment pour appuyer les petites institutions, particulièrement celles situées dans des zones géographiques mal desservies, qui mettent l’accent sur l’inclusion durable des femmes et des populations défavorisées.
Les investissements réalisés à partir du fonds pourront aussi être conjugués dans certains cas à de l’assistance technique, ce qui multipliera leur impact sur le renforcement des capacités et l’atteinte des objectifs de développements visés.
Comment envisagez-vous les prochaines étapes ?
Nous avons de grandes ambitions pour le Fonds Aequitas! Notre objectif est d’attirer d’autres investisseurs institutionnels et d’impact recherchant un rendement axé avant tout sur le développement. Outre son engagement initial de 50 M$, Desjardins s’est d’ailleurs engagé à verser 15 M$ additionnels dès l’entrée au capital d’un premier investisseur externe.
Avec cette initiative, Desjardins confirme son leadership comme investisseur d’impact et espère voir d’autres investisseurs, qu’ils soient publics ou privés, unir leurs efforts en s’associant à Aequitas. C’est à mes yeux un bel exemple de financement mixte amorcé par une initiative du secteur privé.