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Francis Généreux
Économiste principal
Zone euro : retour à la croissance du PIB réel
Faits saillants
- Le PIB réel de la zone euro a progressé de 0,3 % (non annualisé) entre le quatrième trimestre de 2023 et le premier trimestre de 2024, selon la version initiale des comptes nationaux. Il avait diminué de 0,1 % (non annualisé) au cours des deux trimestres précédents.
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L’économie eurolandaise renoue enfin avec la croissance bien que le gain soit modeste. Après avoir pratiquement stagné depuis l’automne 2022, le PIB réel de la zone euro a enregistré à l’hiver 2024 sa meilleure croissance trimestrielle depuis la mi-2022.
Si les gains se poursuivent au-delà du premier trimestre, cela signifiera que la zone euro sera parvenue à éviter une récession profonde malgré la hausse du coût de la vie, les augmentations de taux d’intérêt et l’incertitude provenant entre autres de la guerre en Ukraine. Certes, elle a enregistré deux décroissances trimestrielles successives de 0,1 % en seconde moitié de l’an dernier, mais l’ampleur de ces reculs n’a pas été assez prononcée pour qualifier la conjoncture européenne de véritable récession. D’autant plus que le marché du travail n’a pas été trop secoué. Le taux de chômage était de 6,5 % en février dernier, ce qui correspond à son creux historique et à 0,3 point de pourcentage de moins que deux ans auparavant.
Tout n’a pas été rose pour l’économie eurolandaise et l’absence de croissance a eu des conséquences. La confiance des ménages et des entreprises demeure relativement faible et une certaine grogne de la part de groupes qui ont été durement affectés par la hausse du coût de la vie reste en place.
La faible croissance a cependant eu des effets souhaitables sur l’inflation, qui affiche depuis plusieurs trimestres un ralentissement marqué. La variation annuelle des prix à la consommation est maintenant de seulement 2,4 %, soit très près de la cible de 2 % de la Banque centrale européenne, ce qui devrait permettre à cette dernière d’entamer un assouplissement de sa politique monétaire.
On a aussi pu voir, depuis quelques mois, une amélioration de certains indicateurs de confiance qui présageait d’ailleurs l’amélioration du PIB réel publiée aujourd’hui. Le passage récent de l’indice PMI composite de la zone euro au-dessus de la barre de 50 a aussi été un signe de l’amélioration de la conjoncture et est un facteur encourageant pour l’économie au deuxième trimestre.
La publication de la première estimation des comptes nationaux n’est pas accompagnée de détails sur les composantes du PIB. On en sait toutefois un peu plus sur la répartition régionale de la croissance économique. Ainsi, l’Allemagne a aussi renoué avec la croissance avec un gain de 0,2 % de son PIB réel au début de 2024, après une chute de 0,5 % au trimestre précédent. La France et l’Italie ont vu leur croissance s’accélérer un peu. Les plus forts gains ont été enregistrés dans les plus petits pays de la zone ou dans la péninsule ibérique.
Implications
L’économie eurolandaise s’améliore, bien que le gain du PIB réel demeure assez modeste. Il semble que la zone euro a pu éviter une récession profonde et on peut espérer que d’autres légères croissances du PIB réel auront lieu au cours des prochains trimestres. La période de stagnation a pu permettre un ralentissement de l’inflation qui devrait inciter la Banque centrale européenne à diminuer ses taux directeurs dès juin.
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