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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : croissance plus forte des ventes au détail, mais la production manufacturière a diminué
Faits saillants
- Les ventes au détail ont augmenté de 1,0 % en juillet, après une baisse de 0,2 % en juin (révisée de 0,0 %). Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une croissance de 0,4 %.
- La production industrielle a diminué de 0,6 % en juillet, après un gain de 0,3 % en juin.
Commentaires
On sentait un peu plus de mollesse des ventes au détail totales au cours du printemps, en partie à cause de faiblesses successives des ventes d’automobiles ou des ventes des stations-service, mais la hausse de 1,0 % en juillet est nettement plus positive. C’est la plus forte croissance mensuelle des ventes au détail totales depuis janvier 2023. Elle a été notamment appuyée par le rebond des ventes d’automobiles, qui ont progressé de 3,6 %, après une baisse de 3,4 % en juin. Ces fluctuations ont été causées par un problème de sécurité informatique chez les concessionnaires qui a miné les ventes de juin, mais celles-ci ont ensuite rebondi en juillet. Du côté des stations-service, la légère progression de juillet (+0,1 %) fait suite à deux mois de baisses importantes amenées par une diminution des prix de l’essence. Excluant les concessionnaires automobiles et les stations-service, le gain de 0,4 % en juillet est plutôt bon, même s’il reste sous la hausse de 0,8 % enregistrée en juin. Il se compare avantageusement à la moyenne de 0,2 % obtenue au cours des six premiers mois de 2024. On remarque de meilleures performances du côté des meubles, des biens électroniques et des épiceries. D’autres catégories de détaillants, comme les boutiques de vêtements ou celles associées aux loisirs, ont subi des baisses des ventes, mais on note aussi des baisses de prix de ces types de biens selon les données des prix à la consommation publiées hier. Ainsi, les ventes réelles sont nettement plus positives. En fait, ajustées pour les prix, toutes les catégories de détaillant ont enregistré une hausse de leurs ventes, excluant la catégorie « autres ». Cela est de bon augure pour la consommation réelle du mois de juillet et pour les résultats du PIB réel du troisième trimestre.
Alors que les ventes au détail se sont avérées meilleures que les attentes, la production industrielle se montre plus décevante. La baisse de 0,6 % de la production totale est la pire depuis janvier. Une bonne partie de cette baisse provient de la chute de 3,7 % de la production d’énergie en juillet en partie causée par le passage de l’ouragan Beryl, qui a aussi limité la production minière et manufacturière. En fait, l’ouragan aurait restreint l’ensemble de la production industrielle de 0,3 point de pourcentage. On remarque notamment une chute de 7,8 % de la production de véhicules automobiles et de pièces. Excluant ce secteur, la production manufacturière a augmenté de 0,3 %, avec des hausses de 1,0 % dans la haute technologie et de 1,4 % dans la machinerie, ce qui est positif pour l’investissement et la production future.
Implications
Les résultats de juillet des ventes au détail signalent que les dépenses des Américains demeurent plutôt bonnes et que les craintes de récession imminente semblent surfaites. La baisse de la production industrielle est moins positive, mais comme elle provient largement de facteurs temporaires, la situation est loin d’être dramatique alors que certaines composantes demeurent encourageantes. Somme toute, la Réserve fédérale ne devrait pas voir dans ces résultats des éléments de nature à l’empêcher de commencer à diminuer ses taux directeurs en septembre.
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