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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : légère diminution des ventes au détail
Faits Saillants
- Les ventes au détail ont diminué de 0,1 % en octobre après une hausse de 0,9 % en septembre.
- Les ventes d’automobiles ont reculé de 1,0 % après un gain de 1,1 % en septembre. La valeur des ventes dans les stations-service a diminué de 0,3 %. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une croissance de 0,1 % après avoir augmenté de 0,8 % en septembre.
- Outre les stations-service et le secteur automobile, les principales baisses de ventes proviennent des magasins de meubles (-2,0 %), des grands magasins (-1,2 %), des boutiques associées aux loisirs (-0,8 %) et de la catégorie « autres » (-1,7 %).
- Parmi les catégories ayant enregistré des hausses notables, on remarque les pharmacies (+1,1 %), les magasins de biens électroniques (+0,6 %) et les épiceries (+0,6 %).
Après plusieurs mois de fortes hausses mensuelles, les ventes au détail semblent avoir amorcé un ralentissement en octobre. La baisse de 0,1 % des ventes totales est la première depuis mars dernier. La croissance de 0,1 % des ventes excluant les autos et l’essence est la plus faible depuis mars également. Cela dit, la contreperformance du mois d’octobre est bien timide par rapport aux gains des mois précédents. Les ventes totales avaient grimpé de 2,2 % entre juin et septembre, ce qui avait d’ailleurs contribué à la forte croissance de la consommation et du PIB réel au troisième trimestre de 2023.
On sent que certaines dépenses qui devraient être plus vulnérables aux taux d’intérêt élevés ont été effectivement plus faibles en octobre. C’est notamment le cas des ventes auprès des concessionnaires automobiles et des magasins de meubles. D’autres types de dépenses, que l’on pourrait juger plus discrétionnaires, ont moins bien performé au cours du mois dernier. La baisse des ventes auprès des magasins associés aux loisirs, le recul des grands magasins, la stagnation des ventes de vêtements et même la légère croissance du côté de la restauration (+0,3 % en octobre) peuvent être interprétés en ce sens.
Le portrait est aussi plutôt négatif si l’on tient compte des variations de prix, sans être alarmant. En termes réels, en utilisant les catégories appropriées de l’indice des prix à la consommation, on remarque une baisse du côté de la restauration, mais aussi des ventes de biens non durables excluant l’essence et des ventes de biens durables excluant les automobiles et les centres de rénovation. Ainsi, la consommation réelle de biens pourrait se montrer négative en octobre, ce qui conforte notre prévision d’une croissance trimestrielle plutôt faible de la consommation réelle au quatrième trimestre de 2023. Cela dit, tout dépend encore de la vigueur des achats des Fêtes.
Implications
La légère diminution des ventes totales pointe vers un ralentissement de la consommation qui serait normal en ces temps de taux d’intérêt élevés et de confiance relativement faible. Une baisse de cadence des dépenses des ménages aiderait à atténuer davantage les pressions inflationnistes et conforterait la Réserve fédérale dans sa décision de stopper ses hausses de taux directeurs. Il reste maintenant à voir comment se comporteront les ménages américains à partir du Black Friday la semaine prochaine.
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