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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : l’inflation totale tombe à 2,5 %
Faits saillants
- L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,2 % en août, après une hausse semblable en juillet. Excluant les aliments et l’énergie, l’IPC de base a augmenté de 0,3 % en août, après une hausse de 0,2 % en juillet.
- La variation annuelle de l’IPC total a ralenti de 2,9 % en juillet à 2,5 % en août. L’inflation de base est demeurée à 3,2 %.
Commentaires
Le passage de l’inflation à seulement 2,5 % est évidemment une bonne nouvelle. C’est le plus bas taux depuis février 2021 et cela représente un contraste évident avec le sommet de l’inflation qui a atteint 9,1 % en juin 2022. Cependant, l’absence de progrès concernant l’inflation de base qui exclut les aliments et l’énergie met un bémol sur cette performance. Là aussi, la situation est bien moins pire qu’il y a deux ans (sommet de 6,6 % en septembre 2022), mais l’atténuation a ralenti au cours des deux derniers mois.
La faiblesse relative de l’inflation totale est évidemment aidée par les prix de l’énergie. Ils ont diminué de 0,8 % en août avec une baisse de 0,6 % des prix de l’essence (celle-ci devrait être encore plus marquée en septembre). Cela a amené la variation annuelle des prix de l’énergie à -4,0 %, donnant ainsi un bon coup de pouce à la baisse de l’inflation. Du côté des aliments, la variation annuelle est maintenant de 2,1 %, une nette amélioration par rapport à la hausse annuelle de près de 11 % subie à l’été 2022.
Si l’inflation de base ne parvient pas à diminuer davantage depuis quelques mois, ce n’est pas la faute des prix des biens (excluant les aliments et l’énergie). Ceux-ci ont diminué de 0,2 % en variation mensuelle en août, un sixième mois consécutif sans croissance. Leur variation annuelle est tombée à -1,9 %. Pour le mois d’août, on remarque une nouvelle baisse des prix des automobiles d’occasion, une stagnation du prix des véhicules neufs, mais une hausse de 0,3 % du prix des vêtements.
La déception provient encore une fois des prix des services (excluant l’énergie). Ils ont augmenté de 0,4 % en variation mensuelle en août, leur plus forte croissance depuis avril. On remarque un gain de 0,5 % du côté du logement (incluant des hausses plus rapides du côté à la fois de l’équivalent-loyer des propriétaires, des assurances habitation et de l’hôtellerie), le plus fort depuis janvier dernier. À l’exception des logements, le portrait est plutôt inchangé avec une croissance mensuelle de 0,3 %. On remarque entre autres un bond de 0,9 % des prix des services liés aux transports, y compris un sursaut de 3,9 % du côté des tarifs aériens (après cinq mois consécutifs de baisse). La variation annualisée sur trois mois du prix des services de base excluant le logement – une donnée surveillée de près par la Réserve fédérale (Fed) – s’est accélérée, passant de 0,5 % en juillet à 1,9 % en août. Ce nouveau rythme n’est pas alarmant, mais son accélération pourrait être l’un des facteurs qui inciteraient la Fed à demeurer prudente et à y aller modérément dans son assouplissement monétaire.
Implications
L’inflation totale évolue décidément dans le bon sens, offrant ainsi un certain baume aux électeurs américains dans cette période électorale. Toutefois, la résilience de l’inflation de base signale que le combat contre l’inflation n’est pas encore complétement gagné. La situation économique et le portrait inflationniste ne demandent plus des taux d’intérêt directeurs aussi élevés et la Fed devrait bel et bien procéder à une baisse de taux lors de sa réunion de la semaine prochaine. Mais, elle devrait commencer son assouplissement de façon modérée avec un recul de 25 points de base.
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