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Francis Généreux
Économiste principal
Le manque de progrès vers la cible d’inflation contraint la Réserve fédérale
Selon la Réserve fédérale (Fed)
- La Fed maintient le taux d’intérêt cible des fonds fédéraux dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 %.
- Le rythme de baisse de son bilan diminuera à partir de juin. La diminution mensuelle maximale des titres du Trésor passera de 60 G$ US à 25 G$ US. La baisse maximale de titres d’agences et de titres hypothécaires demeurera à 35 G$ US.
- L’activité économique a continué de progresser à un rythme solide. La création d’emplois demeure forte et le taux de chômage demeure bas. L’inflation s’est apaisée pendant la dernière année, mais reste élevée. Au cours des derniers mois, il y a eu moins de progrès vers la cible d’inflation de 2 %.
- La Fed juge que les risques à l’obtention de ses objectifs d’emploi et d’inflation ont évolué vers un meilleur équilibre au cours de la dernière année.
- Dans la détermination de tout ajustement aux taux directeurs, la Fed tiendra compte des prochains indicateurs, de l’évolution des perspectives et de l’équilibre des risques. Elle ne prévoit pas qu’il sera approprié de réduire la fourchette cible des taux directeurs jusqu’à ce qu’elle ait acquis une plus grande certitude que l’inflation se dirige durablement vers 2 %.
Commentaires
Alors que la lecture des marchés au sujet des actions prochaines de la Fed a beaucoup changé depuis la réunion du mois de mars, le communiqué publié aujourd’hui apporte peu de modifications par rapport à sa version d’il y a six semaines. Le principal changement est l’ajout d’une phrase sur l’absence de progrès de l’inflation vers la cible de 2 %. Comme l’évolution des taux directeurs est hautement dépendante de la convergence de la variation des prix vers cette cible, on peut y voir clairement que la Fed n’est pas prête à envisager un début prochain d’assouplissement monétaire. D’un autre côté, la Fed n’a pas non plus laissé entendre que Jerome Powell et ses collègues sont prêts à rehausser les taux directeurs. Comme Jerome Powell avait indiqué aux médias dans les dernières semaines, il a réitéré en conférence de presse qu’ils sont déterminés à maintenir le niveau restrictif actuel de leur politique monétaire et qu’il est peu probable que le prochain mouvement des taux directeurs soit une hausse.
Il y a même un élément de détente dans les décisions d’aujourd’hui. La Fed réduira à partir de juin le resserrement quantitatif en place depuis 2022. Cette décision n’est pas surprenante et le compte rendu de la réunion de mars pointait en ce sens. Cependant, elle jure un peu avec le contexte où les taux directeurs resteront élevés plus longtemps, surtout que l’on ne sent pas d’urgence en ce sens au sein du marché monétaire. La Fed est cependant d’avis que ralentir le rythme du ruissellement contribuera à assurer une transition en douceur, réduisant ainsi la possibilité que les marchés monétaires subissent des tensions.
Pour le moment, il semble clair que la Fed envisage toujours que son prochain mouvement de taux soit à la baisse. Mais, étant donné la ténacité de l’inflation, ce mouvement ne sera pas pour bientôt. Comme indiqué par Powell en conférence de presse, il faudra plus de temps pour être sûr que l’inflation soit sur la voie d’approcher 2 %. On en saura davantage avec les nouvelles prévisions de la Fed qui seront publiées lors de la réunion du mois de juin.
Implications
Le statu quo des taux et même l’ajustement annoncé au resserrement quantitatif ne sont pas étonnants. On sent tout de même que la Fed aura besoin de plus de temps avant d’envisager des réductions de taux d’intérêt. La première baisse pourrait n’être qu’en novembre.
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