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Marc-Antoine Dumont
Économiste senior
États-Unis : l’emploi surprend à la baisse et le taux de chômage monte de nouveau
Faits saillants
- L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 114 000 embauches en juillet.
- La croissance du salaire horaire moyen a légèrement ralenti avec un gain de 0,2 % en juillet à la suite d’une hausse de 0,3 % en juin. Sa variation annuelle est de 3,6 %.
- L’enquête auprès des ménages montre une progression du nombre d’emplois de 67 000, et le taux de chômage a de nouveau augmenté de 0,2 %, pour s’établir à 4,3 %.
Commentaires
La création d’emplois selon l’enquête auprès des entreprises a été sous les attentes du consensus des prévisionnistes, qui était à 180 000. La surprise est toutefois moins grande qu’elle ne l’était en mai, où la divergence entre les attentes et le résultat initial était de près de 100 000.
Si l'on se penche davantage sur les chiffres de juillet, le ralentissement de la croissance a été assez généralisé parmi les secteurs d’activité. La proportion des 250 industries avec une croissance du nombre de travailleurs est d’ailleurs passée de 56,0 % en juin à 49,6 % en juillet. Encore une fois, une baisse a été observée du côté des services d’emplois temporaires (-20 000), où le nombre de travailleurs a diminué au cours de 27 des 28 derniers mois. Autrefois, cela pouvait être considéré comme un signe précurseur de problèmes dans le marché du travail en général, mais la baisse dans ce secteur est si profonde et si isolée que l’on sent que les difficultés sont bel et bien propres à cette industrie.
Appuyé par une augmentation rapide de la population active et du nombre de chômeurs, le taux de chômage affiche un cinquième mois consécutif de hausse et son niveau de 4,3 % atteint en juillet est le plus élevé depuis octobre 2021. Cela dit, il faut rappeler que l’enquête auprès des ménages est moins fiable et plus volatile et que sa marge d’erreur est bien plus grande que celle de l’enquête auprès des entreprises.
Implications
Cette décélération rapide de l’emploi aux États-Unis arrive seulement deux jours après que la Réserve fédérale (Fed) eut maintenu son taux directeur à 5,5 %. Combinée au ralentissement, bien que plus lent, de la croissance des salaires, la résilience des derniers mois du marché du travail américain semble se dissiper. Cela suggère que la Fed commencera la réduction de son taux cible en septembre.
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