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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : les ventes au détail terminent l’année en force
Faits Saillants
- Les ventes au détail ont progressé de 0,6 % en décembre, après un gain de 0,3 % en novembre. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent aussi une croissance de 0,6 %, après une hausse identique le mois précédent. Sur l’ensemble de 2023, les ventes au détail totales ont progressé de 3,4 %, comparativement à 9,7 % en 2022.
- La production industrielle a augmenté de 0,1 % en décembre, après avoir stagné en novembre et diminué de 0,8 % en octobre. Sur l’ensemble de 2023, elle n’a augmenté que de 0,2 %.
Encore une fois, les dépenses des ménages ont surpris à la hausse, le gain de 0,6 % se montrant plus fort que le 0,4 % attendu par le consensus. La consommation continue donc de bien se porter aux États-Unis. On avait d’ailleurs observé un certain regain de confiance à la fin de 2023 grâce notamment à la baisse des prix de l’essence, à la diminution de certains taux d’intérêt de marché et de détail ainsi qu’à la bonne performance de la Bourse.
On remarque entre autres la bonne performance du secteur automobile en décembre, mais aussi des magasins de vêtements et des boutiques en ligne. Toutefois, la palme va à l’étonnant gain de 3,0 % des grands magasins, un secteur qui était en baisse au cours des trois mois précédents et qui, malgré le bond de décembre, affiche un recul de 2,5 % sur l’ensemble de 2023. D’ailleurs, sur l’ensemble de l’année, on note qu’en dehors des stations-service et des grands magasins, les principales faiblesses sont venues de secteurs plus affectés par la hausse des taux d’intérêt (meubles, biens électroniques et électroménagers, centres de rénovation…).
En portant davantage notre attention sur les données de décembre, le gain un peu plus fort que prévu est aussi positif pour la consommation réelle (les prix des biens ont plutôt stagné en décembre). Les dépenses des ménages en biens semblent donc avoir progressé assez fortement au quatrième trimestre de 2023. Cela pourrait être moins vrai pour les services alors que la restauration semble avoir diminué en décembre en termes réels, et l’on s’attend aussi à une baisse de la consommation d’énergie à cause de la température très chaude du mois dernier.
La production industrielle s’est aussi avérée un peu meilleure que prévu en décembre alors qu’une baisse de 0,1 % était attendue. Cependant, cette bonne nouvelle est contrebalancée par une révision négative des résultats de novembre, dont le gain mensuel de 0,2 % fait place à une stagnation (0,0 %). On remarque d’ailleurs que, malgré une hausse de 1,6 % du secteur automobile, la croissance de la fabrication n’a été que de 0,1 %. Il y a notamment de nouvelles faiblesses du côté de la métallurgie, de la machinerie et des équipements électriques. La baisse de 0,6 % de la fabrication en 2023 reflète la faiblesse de l’ISM manufacturier. On remarque cependant que les investissements massifs que l’on a observés en cours d’année au sein du secteur manufacturier tardent à se manifester positivement dans la production.
Implications
Il y a encore très peu de signes probants d’essoufflement de la consommation aux États-Unis. Certains secteurs sont plus affectés que d’autres par les hausses de taux mais, somme toute, la situation a été plutôt positive en 2023, et ce, jusqu’en décembre. Il reste à voir si davantage de faiblesse se manifestera au cours de la nouvelle année.
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