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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : les ventes au détail s’avèrent à nouveau un peu plus fortes que prévu
Faits Saillants
- Les ventes au détail ont augmenté de 0,6 % en août après une hausse de 0,5 % en juillet (révisé de 0,7 %).
- Les ventes d’automobiles ont progressé de 0,3 % après un recul de 0,4 % en juillet. La valeur des ventes dans les stations-service a bondi de 5,2 %. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une croissance de 0,2 % après avoir augmenté de 0,7 % en juillet.
- Outre les stations-service et le secteur automobile, les principales hausses de ventes proviennent des boutiques de vêtements (+0,9 %) et des magasins de produits électroniques (+0,7 %).
- On observe des baisses notables dans les magasins associés aux loisirs (-1,6 %), dans la catégorie « autres » (-1,3 %) et dans les magasins de meubles (-1,0 %).
Alors que les taux d’intérêt ont grimpé à des niveaux très élevés, que les conditions de crédit se resserrent, que la confiance des ménages se montre relativement basse et que la progression de l’emploi ralentit, la résilience de la consommation américaine est plutôt remarquable. Le gain mensuel de 0,6 % des ventes est d’ailleurs trois fois plus fort que les attentes du consensus (0,2 %). Certes, le résultat est moins flamboyant lorsque l’on exclut les ventes des stations-service gonflées par la hausse récente des prix de l’essence, mais il est tout de même loin de montrer une chute imminente des dépenses des ménages.
Les ventes du mois de juillet et du mois d’août sont même compatibles avec une accélération de la consommation réelle de biens au cours du troisième trimestre (graphique). Celle-ci avait considérablement ralenti entre le premier et le deuxième trimestres de 2023, mais on peut maintenant s’attendre à un gain annualisé de plus de 4 %.
On remarque toutefois que la hausse de 0,3 % de la restauration en août représente la plus faible croissance mensuelle depuis le mois de mars. C’est peut-être un signe que les ménages commencent à limiter leurs dépenses discrétionnaires. En ce sens, la diminution en août des ventes dans les articles de loisirs et la stagnation mensuelle des achats en ligne offrent un constat similaire. Nos scénarios pointent d’ailleurs sur davantage de faiblesse du côté de la consommation réelle de biens et de services au cours de l’automne et de l’hiver, reflétant les effets économiques retardés des hausses de taux d’intérêt.
Implications
La croissance des ventes au détail s’est montrée plus forte que les attentes en août. Elle pointe aussi vers une accélération de la consommation réelle au troisième trimestre. Cela dit, il y a quand même des signes de ralentissement chez certains types de détaillants. Somme toute et en considérant d’autres indicateurs, les résultats d’aujourd’hui ne devraient pas inciter les dirigeants de la Réserve fédérale à augmenter à nouveau leurs taux directeurs. Le statu quo est donc prévisible.
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