- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : un rebond de la création d’emplois aidé par la fin de la grève dans le secteur automobile
Faits Saillants
- L’Enquête auprès des entreprises indique que les embauches nettes ont augmenté de 199 000 en novembre. La fin de la grève des travailleurs automobiles a amené un bond de 30 000 emplois dans ce secteur.
- Le taux de chômage a diminué de 3,9 % en octobre à 3,7 % en novembre.
Les embauches se sont accélérées en novembre. Ce n’est pas une surprise alors que le consensus s’attendait à la création de 180 000 emplois. Une partie de la croissance provient évidemment du secteur automobile. La fin de la grève à la fin d’octobre a fait en sorte que le nombre de travailleurs a augmenté de 30 000 dans ce secteur après une baisse de 32 000.
Nonobstant le secteur automobile, le marché du travail montre encore une bonne résilience. Le total des embauches nettes excluant ce secteur est passé de 182 000 en octobre à 169 000 en novembre, ce qui est loin d’être négligeable. C’est certes moins que la donnée surprise de septembre (+253 000 si l’on exclut les autos), mais proche de la moyenne de 168 000 observée au cours des trois mois précédents. En résumé, le marché du travail demeure assez solide.
Il y a tout de même certains secteurs plus faibles. On remarque avant tout les 38 400 emplois de moins en novembre chez les détaillants (surtout dans les grands magasins) ainsi que la perte de 13 600 postes au sein des services d’aide temporaires. En fait, la proportion des 250 secteurs répertoriés qui ont connu une hausse du nombre de travailleurs en novembre est restée relativement basse, soit 54,6 %. C’est mieux que les 52,2 % d’octobre, mais moins que la moyenne de 58,0 % enregistrée au cours des neuf premiers mois de 2023.
La résilience du marché du travail demeure aussi assez étonnante dans le contexte économique actuel. On aurait pu croire que le niveau élevé des taux d’intérêt aurait une incidence plus importante sur la création d’emplois. Pour le moment, il semble que ce sont davantage les offres d’emplois plutôt que le nombre de travailleurs qui est touché. Cela se remarque d’ailleurs avec les résultats d’octobre des offres d’emplois qui ont diminué de 617 000. Il faut maintenant voir si cette dynamique sera suffisante pour apaiser les pressions salariales. La hausse mensuelle de 0,4 % du salaire horaire moyen en novembre jette un bémol sur ce scénario.
Les résultats de novembre de l’Enquête auprès des ménages reflètent bien la trop grande volatilité de celle-ci. On y observe un gain de 747 000 emplois après 348 000 mises à pied nettes en octobre. Il faut donc utiliser avec prudence ces résultats. Rappelons que pour être significatifs, les mouvements mensuels doivent être supérieurs à ±600 000 emplois (alors que pour l’Enquête auprès des entreprises, le seuil est de ±130 000). Cela dit, la baisse du taux de chômage vient restreindre la tendance haussière qui sévissait depuis le creux de 3,4 % observé en avril.
Implications
Le rebond des embauches provient en partie de la fin de la grève dans le secteur automobile. Toutefois, même en excluant ce secteur, le marché du travail fait preuve d’une bonne résilience. Les résultats de novembre ne devraient pas faire changer d’avis les dirigeants de la Réserve fédérale qui devraient opter pour la poursuite du statu quo la semaine prochaine, bien que l’accélération du salaire horaire moyen pourrait être une source d’inquiétude.
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