- Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège • Marc Desormeaux, économiste principal
Jusqu’où les prix peuvent‑ils baisser à Toronto? Même avec une forte récession, les logements resteraient inabordables dans la plus grande ville Canadienne
Après avoir été exclus du marché pendant plusieurs années en raison des prix trop élevés, de nombreux acheteurs potentiels voient maintenant une fenêtre s’ouvrir à Toronto avec la récession qui s’annonce. Mais même dans les pires scénarios économiques, nous ne voyons pas de retour imminent à l’abordabilité dans la plus grande ville du Canada.
Notre pire scénario est une récession semblable à celle des années 1990 en Ontario. Celle‑ci ferait baisser la valeur moyenne des propriétés dans la Ville Reine de 185 000 $ (16 %) par rapport aux niveaux actuels d’ici la fin de l’année prochaine. D’ici le quatrième trimestre de 2025, les prix seraient de 340 000 $ (30 %) inférieurs à ceux de juillet 2023.
Pourtant, même si ce scénario improbable se matérialisait au cours des trois prochaines années, il ne ferait que ramener le ratio du prix des propriétés par rapport au revenu personnel disponible à Toronto aux niveaux, encore élevés, de la fin 2015.
Une telle baisse des prix ne serait pas sans s’accompagner d’importants coûts économiques et sociaux. Comparativement à notre scénario de base pour l’Ontario, une récession semblable à celle des années 1990 entraînerait une réduction de plus de 35 G$ des revenus d’emploi et près d’un demi‑million de pertes d’emploi totales d’ici le quatrième trimestre de 2025.
Une progression plus forte des prix des propriétés n’est pas non plus exclue. Dans un scénario optimiste pour les propriétaires actuels, une croissance démographique soutenue et un nombre restreint de nouvelles inscriptions feraient grimper les prix au‑dessus du sommet de février 2022 d’ici 2025.
Notre analyse met en évidence la position de départ extrêmement difficile dans laquelle se retrouvent tant les acheteurs d’une première propriété que les décideurs qui cherchent à améliorer l’abordabilité du logement. Ainsi, faillir à la tâche de mettre en place des mesures pour accroître l’offre de logement abordable n’est tout simplement pas une option.
Il faut des efforts coordonnés de tous les paliers de gouvernement et du secteur privé pour parvenir à accélérer suffisamment la construction résidentielle. La réputation de Toronto – et celle du Canada – en tant que lieu de vie accueillant et prospère en dépend.
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