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Tendances des matières premières

Les tensions au Moyen-Orient ont fait bondir les prix de l’or et du pétrole

29 avril 2024
Jimmy Jean, vice-président, économiste en chef et stratège
Marc-Antoine Dumont, économiste senior • Florence Jean-Jacobs, économiste principale

Faits saillants

  • Le monde a retenu son souffle lorsque l’Iran a lancé des frappes contre l’Israël il y a quelques semaines. Toutefois, la riposte tempérée du gouvernement israélien et la déclaration de la République islamique qu’il n’y aurait pas de nouvelles attaques à moins qu’elles soient provoquées ont permis d’apaiser un peu les tensions au Moyen‑Orient. Le prix du WTI est ainsi passé de 88,34 $ US le baril au 12 avril (jour de l’attaque) à 85,00 $ US le baril au moment d’écrire ces lignes. Cela dit, les tensions géopolitiques demeurent palpables et les événements de la semaine dernière représentent une confrontation directe dans la région produisant le plus de pétrole au monde. Soutenus par une croissance anticipée de la demande de pétrole, les prix du brut devraient en plus conserver une prime de risque. Cela devrait se refléter sur les prix des produits raffinés comme ceux de l’essence. Du côté du gaz naturel, son prix a continué de glisser en mars alors que l’offre abondante se bute à une demande saisonnière faible.
  • L’incertitude a de nouveau poussé les investisseurs vers les valeurs refuges comme l’or. Son prix a d’ailleurs battu un record en atteignant 2 429,71 $ US l’once. Toutefois, la hausse de 17 % de son prix depuis le début de l’année ne provient pas seulement des récents accrochages au Moyen‑Orient. L’augmentation des réserves d’or des banques centrales joue aussi un rôle important, particulièrement en Europe et en Asie émergente. On s’attend à ce que le prix du métal jaune demeure élevé à court terme.
  • Le dernier mois a été plus tranquille pour le reste des matières premières. La meilleure performance que prévu de l’économie chinoise, y compris de son secteur manufacturier, ainsi que l’offre mondiale plutôt restreinte ont offert davantage de soutien au prix du cuivre. Celui-ci a par conséquent augmenté plus rapidement que prévu. À l’inverse, le marché immobilier chinois a de nouveau connu une contraction en mars avec un recul des ventes et du prix moyen des maisons, ce qui a davantage pesé sur les cours du fer comme nous l’avions anticipé. Nous prévoyons que l’ensemble des prix des métaux de base, l’aluminium, le cuivre, le nickel et le fer, connaîtront une légère hausse d’ici la fin de l’année. Cela s’appuie sur la fin du ralentissement économique mondial et sur le retour à une croissance plus soutenue. Les prix internationaux de l’aluminium et de l’acier pourraient toutefois être affectés par une nouvelle hausse des tarifs américains envers les exportations chinoises.
  • La tendance des prix des grains et oléagineux demeure baissière puisque la production internationale est suffisante et la demande, modérée et stable. La récolte brésilienne de soya s’est avérée plus abondante que prévu. La demande de la Chine est peu vigoureuse et se reflète par la faiblesse des importations de soya et de grains destinés à l’alimentation animale. Le gouvernement chinois a d’ailleurs réduit les cibles du cheptel porcin, ce qui pourrait limiter encore davantage la demande de grains fourragers.
  • Les prix du bois d’œuvre demeurent bas et les gains de mars ont été effacés à la mi-avril. On s’attend à une légère progression des prix cet été, mais il faudra surveiller plusieurs facteurs pour déterminer l’ampleur de celle-ci. La résilience de l’économie américaine laisse présager une demande soutenue pour les mises en chantier et la rénovation, mais l’élan pourrait être tempéré par des taux d’intérêt plus élevés pour plus longtemps aux États‑Unis. Si les scieries de l’Ouest canadien ayant arrêté leur production décident de redémarrer leurs activités avec la reprise estivale, cela limiterait la hausse de prix. Les feux de forêt pourraient également causer de la volatilité à la hausse. Quant aux prix des pâtes et papiers, ils sont stables depuis l’automne 2022.

Ajustements aux scénarios

  • Énergie : révision à la hausse des prix du pétrole afin de refléter la prime de risque.
  • Métaux de base : révision à la hausse du prix du cuivre.
  • Métaux précieux : révision à la hausse afin de refléter le contexte géopolitique tendu.

Principales matières premières







Prix des matières premières



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