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Nouvelles économiques

Canada : le solde commercial entame 2024 en territoire positif

7 mars 2024
Marc-Antoine Dumont
Économiste senior

Faits saillants

  • Après avoir affiché un déficit de 0,9 G$ en décembre, le solde commercial international du Canada pour les marchandises est retombé en territoire positif en janvier avec un surplus de 0,3 G$.
  • Les exportations ont chuté pour un troisième mois consécutif en janvier, avec une baisse mensuelle de 1,7 %. Les importations ont aussi diminué de 3,8 %, atteignant leur plus bas niveau depuis février 2022. En termes réels, les exportations et les importations se sont contractées en janvier, avec une baisse mensuelle de 2,2 % et de 3,8 %, respectivement.
  • Le déficit commercial du Canada avec les pays autres que les États-Unis a diminué, passant de 9,4 G$ à 8,3 G$. Quant au surplus commercial avec les États-Unis, il s’est élevé à 8,8 G$.

Commentaires

Le passage du solde commercial du négatif au positif en janvier est principalement attribuable à la baisse des importations, puisque 7 catégories de produits sur 11 ont connu un recul. Les importations de biens de consommation ont effacé la plus grande partie de leurs gains de décembre avec une baisse de 7,1 % au premier mois de l’année. Cette catégorie explique à elle seule 40 % de la baisse des importations au cours du mois. Ce recul marqué des importations de produits de consommation illustre les défis auxquels font face les consommateurs dans le contexte actuel de taux d’intérêt élevés.

Le reste de la faiblesse des importations a été observé du côté des véhicules et pièces automobiles (-5,2 %), des produits métalliques et minéraux non métalliques (-9,2 %) et des produits chimiques de base et industriels, produits en plastique et en caoutchouc (-3,5 %). Les chiffres de janvier nous rappellent que la production industrielle mondiale ralentit, surtout dans l’industrie automobile, ce qui pèse sur les importations.

La majorité des catégories de produits d’exportation ont aussi connu des baisses en janvier. Cependant, la plus grande partie du recul est attribuable aux produits énergétiques (-1,3 %), aux produits en métal et produits minéraux non métalliques (-6,2 %), ainsi qu’aux aéronefs et autres matériel et pièces de transport (-13,9 %). Cette dernière catégorie n’est pas très surprenante, car elle connaît régulièrement des fluctuations qui dépendent de l’horaire de livraison des nouveaux appareils et pièces. Par ailleurs, l’entrée en service de l’oléoduc Trans Mountain est prévue cette année vers le début du printemps, et les producteurs salivent déjà devant cette nouvelle capacité d’exportation. Les perspectives devraient aussi commencer à s’améliorer du côté de l’industrie automobile au cours des prochains trimestres. Par conséquent, les exportations devraient profiter d’une activité industrielle plus vigoureuse et d’un volume plus élevé d’exportations de pétrole.


Implications

Les données d’aujourd’hui sur le commerce n’ont pas d’incidence significative sur nos prévisions de croissance. Nous continuons de prévoir une croissance du PIB réel annualisée entre 1,0 % et 1,5 % au premier trimestre de 2024. Ces résultats sont toutefois importants pour les prochaines décisions sur les taux d’intérêt de la Banque du Canada (BdC). Hier, la BdC a souligné Lien externe au site. que l’économie canadienne présentait des signes de faiblesse. Les données de janvier sur le commerce en témoignent, particulièrement en ce qui concerne la consommation des ménages, qui a été généralement inchangée au second semestre de 2023. Ce ralentissement de l’économie canadienne est exactement ce que la BdC espère voir pour que l’inflation sous-jacente, qui demeure élevée, puisse continuer de ralentir. Ainsi, les indicateurs économiques comme les données commerciales de janvier 2024 appuient notre point de vue selon lequel les baisses de taux débuteront en juin. 


NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.