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Marc-Antoine Dumont
Économiste senior
Canada : le solde commercial entame 2024 en territoire positif
Faits saillants
- Après avoir affiché un déficit de 0,9 G$ en décembre, le solde commercial international du Canada pour les marchandises est retombé en territoire positif en janvier avec un surplus de 0,3 G$.
- Les exportations ont chuté pour un troisième mois consécutif en janvier, avec une baisse mensuelle de 1,7 %. Les importations ont aussi diminué de 3,8 %, atteignant leur plus bas niveau depuis février 2022. En termes réels, les exportations et les importations se sont contractées en janvier, avec une baisse mensuelle de 2,2 % et de 3,8 %, respectivement.
- Le déficit commercial du Canada avec les pays autres que les États-Unis a diminué, passant de 9,4 G$ à 8,3 G$. Quant au surplus commercial avec les États-Unis, il s’est élevé à 8,8 G$.
Commentaires
Le passage du solde commercial du négatif au positif en janvier est principalement attribuable à la baisse des importations, puisque 7 catégories de produits sur 11 ont connu un recul. Les importations de biens de consommation ont effacé la plus grande partie de leurs gains de décembre avec une baisse de 7,1 % au premier mois de l’année. Cette catégorie explique à elle seule 40 % de la baisse des importations au cours du mois. Ce recul marqué des importations de produits de consommation illustre les défis auxquels font face les consommateurs dans le contexte actuel de taux d’intérêt élevés.
Le reste de la faiblesse des importations a été observé du côté des véhicules et pièces automobiles (-5,2 %), des produits métalliques et minéraux non métalliques (-9,2 %) et des produits chimiques de base et industriels, produits en plastique et en caoutchouc (-3,5 %). Les chiffres de janvier nous rappellent que la production industrielle mondiale ralentit, surtout dans l’industrie automobile, ce qui pèse sur les importations.
La majorité des catégories de produits d’exportation ont aussi connu des baisses en janvier. Cependant, la plus grande partie du recul est attribuable aux produits énergétiques (-1,3 %), aux produits en métal et produits minéraux non métalliques (-6,2 %), ainsi qu’aux aéronefs et autres matériel et pièces de transport (-13,9 %). Cette dernière catégorie n’est pas très surprenante, car elle connaît régulièrement des fluctuations qui dépendent de l’horaire de livraison des nouveaux appareils et pièces. Par ailleurs, l’entrée en service de l’oléoduc Trans Mountain est prévue cette année vers le début du printemps, et les producteurs salivent déjà devant cette nouvelle capacité d’exportation. Les perspectives devraient aussi commencer à s’améliorer du côté de l’industrie automobile au cours des prochains trimestres. Par conséquent, les exportations devraient profiter d’une activité industrielle plus vigoureuse et d’un volume plus élevé d’exportations de pétrole.
Implications
Les données d’aujourd’hui sur le commerce n’ont pas d’incidence significative sur nos prévisions de croissance. Nous continuons de prévoir une croissance du PIB réel annualisée entre 1,0 % et 1,5 % au premier trimestre de 2024. Ces résultats sont toutefois importants pour les prochaines décisions sur les taux d’intérêt de la Banque du Canada (BdC). Hier, la BdC a souligné Lien externe au site. que l’économie canadienne présentait des signes de faiblesse. Les données de janvier sur le commerce en témoignent, particulièrement en ce qui concerne la consommation des ménages, qui a été généralement inchangée au second semestre de 2023. Ce ralentissement de l’économie canadienne est exactement ce que la BdC espère voir pour que l’inflation sous-jacente, qui demeure élevée, puisse continuer de ralentir. Ainsi, les indicateurs économiques comme les données commerciales de janvier 2024 appuient notre point de vue selon lequel les baisses de taux débuteront en juin.
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