- Sonny Scarfone
Économiste principal
Québec : PIB trimestriel
La demande intérieure était vigoureuse à la fin de 2024
Faits saillants
- La croissance économique a décéléré au dernier trimestre de 2024, passant de 1,8 % à 1,4 %. Le PIB réel du Québec a affiché une croissance de 1,4 % sur l’ensemble de 2024.
- Les détails étaient néanmoins constructifs, alors que la consommation des ménages et l’investissement des entreprises se sont accélérés, en particulier dans le secteur résidentiel.
- Le commerce international a fléchi, du côté tant des exportations que des importations.
Commentaires
La croissance économique s’est poursuivie lors des derniers mois de 2024, alors que le PIB a crû de 1,4 % en rythme annualisé au quatrième trimestre. Cela représentait un ralentissement par rapport au trimestre précédent (1,8 %), mais les détails sont encourageants.
Notamment, si la consommation finale a décéléré (voir le tableau 1 pour les chiffres), la consommation des ménages a pris en vigueur, compensant en partie la faiblesse observée dans le secteur public.
Même son de cloche du côté de l’investissement, alors que les entreprises ont renoué avec la croissance, particulièrement en ce qui concerne l’investissement résidentiel (tendances que nous avons documentées récemment Lien externe au site.). L’investissement dans les ouvrages non résidentiels était toutefois en contraction pour un troisième trimestre consécutif, tendance partiellement compensée par les résultats plus positifs dans les investissements en machines et matériel et en propriété intellectuelle. Les administrations publiques ont également posé un frein à la croissance dans l’investissement total.
Sinon, nous constatons une décélération des échanges commerciaux, avec les exportations qui ont affiché une décroissance plus importante que les importations. Cela est malheureux dans la mesure où ces développements précèdent les débuts de la nouvelle administration américaine. Nous nous attendons néanmoins à un rebond au premier trimestre 2025 alors que des entreprises essaient de devancer l’imposition de certains tarifs (les données canadiennes concernant les échanges commerciaux vont d’ailleurs en ce sens Lien externe au site. depuis la nouvelle année).
Implications
L’économie du Québec aura connu une croissance de 1,4 % en 2024, en ligne avec nos plus récentes projections. Cela est comparable à la croissance nationale et met la table pour une année beaucoup plus difficile, pour laquelle nous anticipons au Québec une croissance de 0,9 % du PIB réel, dont trois trimestres de contraction, correspondant à une récession.
La décélération observée entre le T3 et le T4 2024 est attribuable à un ralentissement du commerce extérieur et des dépenses gouvernementales. À ce sujet, notons que le budget du Québec 2025−2026, déposé hier (voir notre analyse Lien externe au site.), indique une volonté du gouvernement de pallier la faiblesse anticipée du secteur privé par des aides ponctuelles, en encourageant l’innovation, ainsi qu’en augmentant de 11 G$ ses investissements prévus au cours des trois prochains exercices dans le cadre de son Plan québécois des infrastructures 2025−2035. Ces engagements limiteront la portée d’une éventuelle récession, qui bien sûr continuera de dépendre de l’évolution des politiques tarifaires mises en place par l’administration américaine.
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