- Hélène Bégin, économiste principale • Maëlle Boulais-Préseault, économiste
Québec : le PIB réel rebondit comme prévu au premier trimestre de 2024
Faits saillants
- Après avoir connu quelques soubresauts mensuels attribuables aux grèves dans les secteurs de l’éducation et de la santé, l’économie du Québec manifeste des signes de reprise.
- Le PIB réel a augmenté de 3,6 % à rythme annualisé au premier trimestre de 2024, après le repli de 0,4 % enregistré au dernier trimestre de 2023.
- Le PIB réel a progressé plus rapidement au Québec qu’au Canada lors du premier trimestre de 2024 (3,6 % contre 1,7 % en taux annualisé).
- Malgré la forte hausse des dépenses de consommation des ménages, le taux d’épargne a bondi de 12,7 % à 14,0 % entre le dernier trimestre de 2023 et le premier trimestre de 2024. Cela s’explique par une augmentation du revenu personnel disponible des ménages.
- Le secteur résidentiel poursuit sa remontée grâce au regain de la construction neuve au premier trimestre de 2024, mais aussi grâce à la reprise du marché de la revente qui a entraîné une hausse des commissions aux courtiers immobiliers. Les rénovations poursuivent toutefois leur tendance à la baisse.
- Les exportations totales ont diminué d’environ 5 %, soit la plus forte contraction depuis le troisième trimestre de 2022. Cette faiblesse provient majoritairement de nos échanges avec les États-Unis.
- En terminant, les investissements des entreprises ont, quant à eux, augmenté pour la première fois depuis le premier trimestre de 2022. C’est le redressement des investissements en machines et matériel qui y a le plus contribué, alors que ceux en ouvrages non résidentiels restent en baisse depuis maintenant trois trimestres.
- Voir le tableau pour plus de détails.
Commentaires
Après avoir traversé une période de difficultés majeures en 2023, avec une contraction du PIB réel pendant trois trimestres consécutifs, l’économie du Québec renoue enfin avec la croissance. La phase de contraction de l’économie survenue du printemps 2023, jusqu’à la fin de l’année dernière, semble donc terminée. Pendant cette période, un recul d’environ 2 % du PIB réel a été encaissé, soit une baisse cumulative semblable à celle de la récession de 2008-2009.
Contrairement à cette dernière, le marché du travail a affiché une certaine résilience l’an dernier en raison des facteurs démographiques structurels. Le niveau d’emploi, qui réagit avec un certain décalage par rapport au contexte économique général, devrait donc se maintenir encore quelques mois. Le taux de chômage devrait toutefois approcher les 6 % dès la fin de 2024.
Au-delà du rebond du PIB réel qui était largement anticipé au premier trimestre, l’économie du Québec émet plusieurs signaux positifs. Les dépenses de consommation ont fortement rebondi et le taux d’épargne se maintient à un niveau élevé grâce à la progression rapide du revenu personnel disponible. Malgré la stabilité de l’emploi, le contexte de forte inflation depuis quelques années, la renégociation de conventions collectives et la volonté de plusieurs entreprises de retenir leurs employés sont parmi les facteurs qui alimentent la croissance des salaires et, par ricochet, celle des revenus. Le regain du secteur résidentiel s’avère également une excellente nouvelle, tout comme celui des investissements en machineries et équipements.
Implications
Malgré l’amélioration du contexte économique au Québec, de nombreuses entreprises ainsi que plusieurs ménages font face à une situation financière difficile, voire critique. La baisse des taux d’intérêt directeurs qui se poursuivra au Canada cette année et l’an prochain permettra d’atténuer la vulnérabilité des emprunteurs tout en solidifiant la reprise économique déjà enclenchée au Québec.
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