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Hélène Bégin
Économiste principale
Québec : l’économie s’avère nettement plus forte que prévu avec le gain de 0,6 % du PIB réel en avril
Faits saillants
- Les soubresauts mensuels de l’économie attribuables aux grèves dans les secteurs de l’éducation et de la santé sont maintenant loin derrière nous sur le plan statistique.
- Le PIB réel par industrie a augmenté de 0,6 % en avril à la suite du recul de 0,3 % en mars. Notre prévision tablait plutôt sur un léger gain en avril.
- Cette accélération détonne avec l’économie canadienne, dont le PIB réel a progressé de 0,3 % en avril.
- Au Québec, le rebond de 2,0 % de la production de biens en avril est à l’origine du résultat étincelant du PIB réel après le recul de 1,1 % encaissé en mars (voir le tableau 1 pour plus de détails).
- L’activité économique de l’industrie des services a légèrement augmenté en avril, soit de 0,1 % par rapport au mois précédent.
- Toutefois, le début de 2024 s’avère plus solide au pays, qui a moins ressenti les effets des grèves dans certains des secteurs publics au Québec.
- La variation cumulative du PIB réel des quatre premiers mois l’année se chiffre à 0,3 % dans la province et à 0,8 % au Canada, et ce, par rapport à la même période l’an dernier (voir les détails au tableau 2).
Commentaires
Après avoir traversé une période de difficultés majeures en 2023, avec une contraction du PIB réel pendant trois trimestres consécutifs, l’économie du Québec a non seulement renoué avec la croissance, mais la reprise semble maintenant terminée. La phase de contraction de l’économie survenue du printemps 2023, jusqu’à la fin de l’année dernière, a donc cédé la place à une période d’expansion plutôt vigoureuse. Pendant la période de contraction de l’économie, un recul d’environ 2 % du PIB réel a été encaissé, soit une baisse cumulative semblable à celle de la récession de 2008‑2009.
Contrairement à l’économie, le marché du travail a affiché une certaine résilience l’an dernier en raison des facteurs démographiques structurels. Le niveau d’emploi, qui réagit avec un certain décalage par rapport au contexte économique général, a fléchi au cours des derniers mois et il devrait demeurer hésitant encore quelques mois. Le taux de chômage devrait toutefois continuer de remonter par rapport au niveau de 5,7 % de juin et du creux de 3,9 % atteint en novembre 2022. Il devrait même augmenter à un peu plus de 6 % dès la fin de 2024.
Implications
La reprise de l’économie québécoise est non seulement chose du passé, mais elle a étonné par sa vigueur et sa rapidité par rapport à notre scénario de prévisions économiques de juin. Ces résultats flamboyants ne sont pas à l’abri de révisions statistiques, comme cela est normalement le cas, mais la récente tendance s’avère assez solide pour faire preuve d’un certain optimisme pour les prochains mois.
Toutefois, en dépit de l’amélioration du contexte économique au Québec, de nombreuses entreprises ainsi que plusieurs ménages font face à une situation financière difficile, voire critique. La baisse des taux d’intérêt directeurs qui se poursuivra au Canada cette année et l’an prochain permettra d’atténuer la vulnérabilité des emprunteurs tout en fortifiant la croissance économique déjà bien en selle au Québec.
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