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Nouvelles économiques

Québec : le PIB réel baisse de 0,4 % en avril sous l’effet des perturbations passagères

25 juillet 2023
Hélène Bégin
Économiste principale

Faits Saillants

  • Le PIB réel par industrie a fléchi de 0,4 % en avril et le gain pour le mois de mars a été révisé de 0,3 % à 0,1 %.
  • Le résultat de mars est identique à celui du Canada alors que celui d’avril est nettement plus faible que la stabilité observée à l’échelle nationale. 
  • La croissance cumulative des quatre premiers mois de 2023, par rapport à la même période l’an passé, se chiffre à 0,9 % au Québec et à 2,3 % au Canada.
  • Au niveau sectoriel, 14 des 20 grands secteurs ont subi une baisse de l’activité économique au Québec.
  • Le PIB réel des industries de biens a fléchi de 0,6 % à la suite d’un recul de 0,2 % en mars. La production des secteurs de l’agriculture et de la foresterie a chuté de 4,0 %, celle des services publics de 2,2 % et celle de la fabrication de 0,5 %. L’industrie des mines du pétrole et du gaz a enregistré un gain de 3,3 %.
  • Du côté des services, la production a diminué de 0,3 % en avril principalement en raison d’une baisse de 2,0 % dans le commerce des grossistes et d’un recul de 1,1 % dans les administrations publiques. Les services d’hébergement et de restauration ont subi un recul de l’activité de 0,7 % en avril. 

Commentaires

La diminution du PIB réel de 0,4 % s’avère légèrement plus prononcée que celle de 0,3 % qui était anticipée. Sans surprise, les perturbations liées aux pannes d’électricité prolongées dans certaines régions du Québec en avril ainsi que la grève des fonctionnaires fédéraux ont contribué à affaiblir l’activité dans les secteurs des services publics et de l’administration publique. Ces évènements ont aussi affecté d’autres industries, comme les commerces et les restaurants qui n’ont pas été épargnés par les pannes d’électricité. Il est toutefois hasardeux d’évaluer dans quelle mesure la baisse de l’activité économique en avril est attribuable à ces facteurs temporaires.

Au-delà de ces perturbations, les résultats d’avril pour l’économie du Québec montrent plusieurs failles. D’abord, la baisse de la production en avril s’avère assez généralisée dans la plupart des principales industries de biens et de services. Ensuite, l’industrie de la construction résidentielle poursuit sa chute alors que les hausses de taux d’intérêt affectent davantage les ménages et les constructeurs.  De plus, le secteur manufacturier commence à battre de l’aile. L’activité moindre en avril provient essentiellement des biens durables (-0,7 %) qui commencent aussi à subir les effets restrictifs de la remontée des taux d’intérêt.  De plus, les exportations de biens sont en baisse en raison des difficultés de l’économie mondiale.

Implications

Même si le recul du PIB réel en avril a été amplifié par certains facteurs temporaires, l’économie du Québec affiche plusieurs signes de faiblesse qui persisteront au cours des prochains mois. De plus, les feux de forêt qui ont débuté en juin ont une incidence négative sur l’activité économique des régions touchées. Ils entraînent également des dommages importants dans certaines industries, notamment celle du bois ainsi que celle des pâtes et papiers. Au-delà des effets néfastes sur les populations touchées, les résultats économiques de la période estivale seront teintés par les conséquences des catastrophes naturelles, soit les feux de forêt et les inondations. Cela dans un contexte où l’économie du Québec repose déjà sur des bases fragiles.