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Hélène Bégin
Économiste principale
L’économie du Québec poursuit sa croissance plus lentement en mai : hausse de 0,1 % du PIB réel
Faits saillants
- Après avoir enregistré un gain impressionnant de 0,5 % en avril, le PIB réel a augmenté de 0,1 % en mai, soit un rythme plus habituel lors d’une période de croissance.
- Ce gain s’appuie sur une forte impulsion de 0,6 % de la production de biens qui s’explique principalement par trois secteurs d’activité, soit l’industrie pétrolière et gazière (+3,4 %), les services publics (+1,7 %) et la fabrication de biens (+0,8 %).
- Le secteur des services est demeuré stable en mai. Les baisses qui ont touché le commerce de gros (-1,5 %) et de détail (-0,7 %) ont annulé les gains réalisés par quelques autres secteurs (voir le tableau 1 pour plus de détails).
- Plus de la moitié des 20 principaux secteurs ont enregistré une augmentation de leur production en mai, le gain total de 0,1 % s’avère donc assez généralisé.
- Le PIB réel par industrie a augmenté de 0,2 % au Canada en mai, soit une progression semblable à celle du Québec.
- L’augmentation cumulative des cinq premiers mois de 2024 est toutefois supérieure au pays (+0,9 %) que dans la province (+0,5 %).
Commentaires
Après avoir regagné rapidement tout le terrain perdu l’an dernier, l’économie du Québec a amorcé une nouvelle période de croissance. Le gain de 0,1 % du PIB réel s’avère modeste, mais un rythme de croisière un peu plus lent était attendu à la suite de la forte reprise complétée en avril. La province se situe à un stade différent du cycle économique du Canada qui traverse une période de ralentissement sans avoir connu une période de contraction du PIB réel l’an dernier. Bien que les deux économies ont par le passé connu des cycles assez similaires, certaines divergences ont parfois été observées comme c’est le cas actuellement.
Malgré la période de croissance qui se poursuit, il y a un bémol pour l’économie du Québec : la détérioration modérée du marché du travail Lien externe au site. se poursuit. D’une part, les effets décalés de la période de contraction du PIB réel survenue en 2023 continuent de se faire sentir et, d’autre part, la situation financière Lien externe au site. délicate de nombreuses entreprises restreint l’embauche et entraîne parfois même des mises à pied.
Ce contexte pourrait persister encore quelques mois, le temps que les taux d’intérêt directeurs de la Banque du Canada baissent suffisamment pour alléger le fardeau des entreprises et des ménages fortement endettées. L’amélioration des perspectives économiques devrait aussi se traduire par une demande accrue pour les biens et services et permettre au marché du travail de se rétablir d’ici quelques trimestres.
Implications
Bien que la hausse du PIB réel soit modeste en mai, l’économie du Québec poursuit sa croissance. Il s’agit d’une excellente nouvelle alors que l’économie américaine commence à montrer des signes de ralentissement et que l’économie canadienne connaît certaines difficultés. La province devra toutefois naviguer dans un contexte d’incertitude économique et financière à l’échelle internationale tout en composant avec les perturbations des grèves du secteur ferroviaire au pays qui persisteront encore quelques semaines malgré le retour au travail des employés.
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