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Nouvelles économiques

Québec : stabilité du PIB réel en février

24 mai 2023
Hélène Bégin
Économiste principale

Faits Saillants

  • En février, le PIB réel est demeuré au même niveau que le mois précédent. L’industrie des services a fait du surplace et le gain de 0,1 % dans le secteur des biens n’a pas été suffisant pour permettre une croissance de l’ensemble de l’économie.
  • Malgré le rebond de 0,5 % dans le secteur de la fabrication en février et la forte hausse de 1,7 % dans l’industrie des services publics, la production de biens a été ralentie par la baisse de 0,7 % dans le secteur de la construction et le repli mensuel important de 2,0 % dans l’industrie minière, pétrolière et gazière.
  • Du côté des services, 10 des 15 principales branches d’activité ont affiché une croissance, mais la chute de 2,3 % dans le commerce de gros a annulé à elle seule tous ces gains.  
  • Le Québec est passé au point neutre, se distançant ainsi davantage du Canada, qui a connu une forte croissance mensuelle de 0,6 % en janvier, puis une progression de 0,1 % en février. La variation cumulative du PIB réel au cours des deux premiers mois de 2023, par rapport à la même période l’an passé, se chiffre à 1,3 % au Québec et à 2,8 % au pays.  

Commentaires

Comme prévu, le PIB réel du Québec est demeuré stable en février. Les indicateurs mensuels plutôt mixtes publiés précédemment par Statistique Canada laissaient peu d’espoir de croissance. Même si le Québec a terminé l’année 2022 en force à la suite d’un mouvement en dents de scie, le début de 2023 confirme le manque de vigueur de l’économie. La plupart des industries enregistrent une alternance mensuelle de gains et de replis depuis plusieurs mois. Sans surprise, le secteur de la construction poursuit sa tendance à la baisse alors que le commerce de gros semble connaître une période d’ajustement majeur. Celui-ci a subi deux mois consécutifs de très forte baisse, soit -2,8 % en janvier et -2,3 % en février. La variation cumulative des deux premiers mois de 2023, par rapport à la même période l’an passé, se chiffre à -8,2 % pour le commerce de gros. Le fait que les chaînes d’approvisionnement mondiales soient revenues à la normale a d’abord permis aux grossistes de remplir les entrepôts. Toutefois, le niveau élevé des inventaires dans un contexte de ralentissement de la demande des consommateurs et des entreprises entraîne maintenant des commandes à la baisse dans le commerce de gros. 

Implications

Le manque de vigueur de l’économie du Québec au début de 2022 concorde bien avec nos prévisions. Il s’agit de la première étape avant que le PIB réel débute une période de contraction. Notre scénario table toujours sur une récession modérée en 2023 et celle-ci devrait se manifester sous peu. Le niveau élevé des taux d’intérêt qui affecte à la fois les ménages et les entreprises ainsi que l’ajustement à la baisse des inventaires entraîneront inévitablement l’économie vers le bas.