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Nouvelles économiques

Québec : la croissance du PIB réel atteint 1,7 % au premier trimestre

27 juin 2023
Hélène Bégin
Économiste principale

Faits Saillants

  • La progression du PIB réel n’a que légèrement ralenti au premier trimestre de 2023. Celle-ci a atteint 1,7 % à rythme annualisé, comparativement à 1,9 % au dernier trimestre de 2022. Il s’agit d’un résultat nettement plus faible que celui de 3,1 % obtenu au Canada au premier trimestre.
  • La demande intérieure finale s’est avérée plus solide que le trimestre précédent (+0,6 %) et a enregistré une hausse de 1,5 % au premier trimestre de 2023.
  • Les dépenses de consommation des ménages se sont accélérées au premier trimestre. Les dépenses en services ont augmenté de 4,8 % par rapport à 2,5 % le trimestre précédent et celles en biens ont connu une croissance de 7,3 %, comparativement à 8,6 % au dernier trimestre de 2022.
  • Les investissements résidentiels ont poursuivi leur chute avec une quatrième baisse trimestrielle d’affilée au premier trimestre de 2023, cette fois-ci de 14,8 %. Les dépenses en construction ont diminué de 18,3 %, celles en rénovation de 7,4 % et les coûts de transferts de propriétés ont fléchi de 28,1 %.
  • Les investissements des entreprises ont rebondi au premier trimestre de 2023 grâce à la hausse de 8,5 % du côté des ouvrages non résidentiels. Les sommes investies en machinerie et matériel ont poursuivi leur baisse amorcée à la mi-2022 et le recul a atteint 3,9 % au premier trimestre de 2023. 
  • Les stocks des entreprises ont de nouveau remonté au premier trimestre, contribuant ainsi à rehausser la croissance économique.
  • Le commerce extérieur a toutefois freiné la progression du PIB réel. Les exportations totales ont fléchi de 5,6 % au premier trimestre. La chute de 11,8 % des exportations internationales n’a pas été entièrement compensée par le gain de 4,1 % des exportations vers les autres provinces. Les importations totales n’ont que légèrement fléchi, soit de 2,4 % au premier trimestre. Le déficit commercial du Québec s’est ainsi creusé pour atteindre 26,5 G$ de 2012.

Commentaires

Les résultats du premier trimestre ne sont que légèrement plus positifs que ceux anticipés. L’économie du Québec a réussi à maintenir un bon rythme de croisière grâce à l’accélération des dépenses de consommation et au regain des investissements des entreprises. La vigueur des dépenses des ménages s’est fait au détriment du taux d’épargne qui a fondu de moitié, passant de 12,2 % à 6,3 % du dernier trimestre de 2022 au premier trimestre de 2023. Les revenus des ménages, qui avaient été gonflés par le soutien financier du gouvernement du Québec à la fin de 2022, ont aussi connu un important ressac. Même si la marge de manœuvre des consommateurs s’est affaiblie, le taux d’épargne demeure assez élevé et nettement supérieur à celui de 2,9 % au Canada.

Dans un contexte de taux d’intérêt élevés et de forte inflation, les dépenses des ménages ne devraient pas tarder à ralentir. Le secteur résidentiel continue d’ailleurs à être affecté par le contexte plus difficile, notamment la construction neuve.

La baisse des investissements des entreprises a fait une pause au premier trimestre. Cela devrait être temporaire puisque la détérioration de la situation financière de plusieurs d’entre elles et le faible niveau de confiance des PME s’ajoutent aux difficultés croissantes de l’économie mondiale. 

Implications

Même si l’économie du Québec continue d’afficher de bons résultats, les prochains trimestres s’annoncent difficiles. Les dépenses de consommation ne pourront maintenir ce rythme bien longtemps et le contexte s’assombrit pour les entreprises. De plus, plusieurs perturbations majeures qui sont survenues ce printemps, comme les pannes d’électricité et les feux de forêt qui se poursuivent, ont des conséquences néfastes sur la population touchée et aussi sur l’activité économique. La croissance du PIB réel de 1,7 % observée au premier trimestre pourrait par conséquent être le dernier souffle avant des résultats plus négatifs.