- Hélène Bégin, économiste principale • Maëlle Boulais-Préseault, économiste
Québec : le PIB réel étonne par sa vigueur
Faits saillants
- Après avoir complété la période de reprise le printemps dernier, l’économie du Québec maintient un bon rythme de croissance.
- Le PIB réel a augmenté de 2,7 %, à rythme annualisé, au deuxième trimestre de 2024, après la hausse de 3,6 % enregistrée au premier trimestre.
- Le PIB réel a continué de progresser plus rapidement au Québec qu’au Canada lors du deuxième trimestre de 2024 (2,7 % contre 2,1 % en taux annualisé).
- Avec la deuxième hausse consécutive des dépenses de consommation des ménages, le taux d’épargne a légèrement diminué de 13,1 % à 12,9 % entre le premier et le deuxième trimestre de 2024. C’est surtout la consommation de biens durables qui a augmenté chez les ménages.
- Le secteur résidentiel semble ralentir alors que les dépenses de rénovation poursuivent leur tendance à la baisse. La reprise du marché de la revente continue toutefois d’entraîner une hausse des commissions aux courtiers immobiliers.
- Les exportations totales ont augmenté d’environ 5,7 % au deuxième trimestre, soit une hausse plus rapide que celle des importations, à 2,4 %. Le solde commercial s’est amélioré, ce qui a contribué à la croissance du PIB réel.
- Les investissements des entreprises ont diminué de 2,7 % au deuxième trimestre de 2024. C’est le recul des investissements en ouvrages non résidentiels, en baisse depuis maintenant quatre trimestres, qui explique ce repli.
- Voir le tableau 1 pour plus de détails.
Commentaires
Comme anticipé, l’économie du Québec poursuit sa croissance après un retour en force en début d’année. La progression du PIB réel au deuxième trimestre, qui se chiffre à 2,7 % à rythme annualisé, s’avère même un peu plus rapide que prévu.
Les dépenses de consommation des ménages ont étonné par leur vigueur après un premier trimestre exceptionnel. Étant donné la forte augmentation des revenus, le taux d’épargne s’est maintenu à un haut niveau de 12,9 % au second trimestre, comparativement à 7,2 % au niveau canadien. La confiance des ménages remonte graduellement grâce à la maîtrise de l’inflation et le début de la baisse des taux d’intérêt, de sorte que les prochains trimestres s’annoncent favorables.
L’investissement résidentiel s’affaiblit principalement en raison de la faiblesse des dépenses de rénovation. La construction neuve a aussi été moins soutenue au deuxième trimestre qu’au premier. Le marché de la revente maintient le cap sur la croissance depuis le début de 2024.
Le recul des investissements des entreprises s’explique par une baisse des sommes investies en bâtiments et structures. Bonne nouvelle, le retour des efforts de modernisation amorcé depuis le début de 2024 se poursuit. La hausse annualisée est passée de 5,9 % à 7,1 % du premier au deuxième trimestre pour les investissements en machines et matériel. La confiance des PME qui se redresse, la hausse des coûts qui s’apaise et les conditions d’emprunt moins restrictives incitent plusieurs entreprises à aller de l’avant avec leurs projets.
Implications
La solidité de l’économie du Québec est conforme à nos prévisions. Celles‑ci tablent sur une période de croissance qui se poursuivra au cours des prochains trimestres. Les consommateurs appuient cette vigueur et certains signes de reprise émanent graduellement des entreprises. Malgré certaines incertitudes géopolitiques qui persistent au niveau mondial, l’économie du Québec s’appuie sur des bases solides qui devraient lui permettre de garder le cap. La progression du PIB réel s’annonce toutefois plus modérée au cours des prochains trimestres.
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