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Nouvelles économiques

Québec : l’emploi et le taux de chômage se stabilisent, mais les salaires s’accélèrent

7 juin 2024
Hélène Bégin
Économiste principale

Faits saillants

  • L’emploi poursuit son évolution en dents de scie. La diminution de 2 100 travailleurs en mai survient après la hausse de 19 200 en avril et le recul de 18 000 en mars. Depuis l’automne dernier, le niveau d’emploi a peu changé.
  • Le taux de chômage s’est maintenu à 5,1 % en mai. Il s’agit d’un faible niveau, bien qu’une remontée soit en cours depuis le creux historique de 3,9 % atteint en novembre 2022.
  • La totalité des pertes d’emplois en mai provient des postes à temps plein, tandis que ceux à temps partiel sont demeurés stables.
  • Au niveau sectoriel, la baisse du nombre de travailleurs en mai a touché surtout les services professionnels, scientifiques et techniques, l’industrie du commerce ainsi que le transport et l’entreposage. Des gains ont toutefois été enregistrés dans plusieurs secteurs. 

Commentaires

Le nombre de travailleurs alterne entre des hausses et des baisses depuis plusieurs mois au Québec. Résultat : le niveau de mai s’avère presque le même que celui de septembre 2023. Malgré cette stabilisation de l’emploi, d’autres indicateurs du marché du travail continuent d’évoluer depuis plusieurs mois. Premièrement, la population active, soit le nombre de personnes ayant un emploi ou à la recherche d’un boulot, augmente plus rapidement que l’emploi.

D’une part, cela s’explique par la croissance plus rapide de la population en âge de travailler, notamment en raison de l’immigration internationale. D’autre part, la diminution significative du nombre de postes à combler dans les entreprises allonge la durée du chômage de longue durée à l’échelle du pays. La remontée du taux de chômage est assez généralisée parmi les groupes d’âge et les différentes catégories de travailleurs.

Même si le taux de postes vacants poursuit sa descente au Québec, tout comme dans le reste du Canada, la pression sur les salaires demeure forte. Après une brève accalmie, la hausse annuelle du salaire horaire moyen s’est accélérée depuis quelques mois. Celle-ci s’est hissée à 5,1 % en mai. Le contexte récent de forte inflation, la renégociation de conventions collectives et la volonté de plusieurs entreprises de retenir leurs employés sont parmi les facteurs qui alimentent la croissance des salaires. Alors que l’économie du Québec semble amorcer une relance Lien externe au site., les entreprises qui en ont la capacité financière jouent du coude afin d’être le mieux positionnées pour répondre à la reprise éventuelle de la demande. 



Implications

Même si l’économie québécoise émet des signaux positifs après une période difficile l’an dernier, le marché du travail continue d’en subir les contrecoups. La détérioration du marché du travail, qui réagit avec un certain décalage par rapport au contexte économique général, devrait donc se poursuivre encore quelques mois. Le taux de chômage devrait ainsi approcher les 6 % à la fin de 2024 avant d’amorcer une descente par la suite. D’ici là, la reprise de l’économie du Québec devrait se raffermir et le nombre d’emplois reprendra éventuellement une tendance haussière. Avec un faible bassin de travailleurs disponibles, l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre persistera ainsi de façon structurelle.


NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.