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Florence Jean-Jacobs
Économiste principale
Québec : modeste progression de l’emploi et chômage en hausse en octobre
Faits saillants
- Il s’est créé 6 500 emplois au Québec en octobre. Bien que modeste comparativement à septembre (21 700) et août (14 700), il s’agit d’une troisième hausse mensuelle consécutive.
- Cependant, le nombre de chômeurs a bondi de 10 000, ce qui a fait augmenter le taux de chômage, qui passe de 5,5 % à 5,7 %. Le Québec conserve néanmoins le taux de chômage le plus bas au pays.
- Le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans se rétablit graduellement, passant de 10,0 % à 9,5 %.
- Montréal enregistre le plus haut taux de chômage, à 8,4 %, tandis qu’il se situe à 3 % ou moins dans les régions de Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord et Nord-du-Québec (moyennes mobiles 3 mois).
- Les heures travaillées ont bondi de 2,7 % dans l’ensemble du Québec, comparativement à octobre 2023 (voir le tableau).
Commentaires
La vigueur des derniers mois s’est estompée en octobre, mais le marché du travail québécois continue de démontrer de la résilience. Certes, la création d’emplois ne suit pas la cadence record de la population en âge de travailler, qui ne donne aucun signe d’essoufflement pour le moment. En revanche, l’économie québécoise continue de générer des emplois de façon continue depuis le mois d’août, démontrant un élan notable dans le secteur privé. Le secteur manufacturier a d’ailleurs créé 25 800 emplois nets au cours des six derniers mois. La solide progression des heures travaillées est également un signal positif. Cela s’ajoute à des perspectives plutôt favorables du côté du secteur résidentiel Lien externe au site., du PIB Lien externe au site. et de la confiance des ménages, aidées par les baisses de taux d’intérêt.
Implications
Avant de s’en réjouir, il faut rappeler les vents de face à venir. L’élection de Donald Trump au sud de la frontière fait craindre pour les exportations québécoises à moyen terme. Bien que les promesses de tarifs annoncés par le président élu prendront du temps à se concrétiser Lien externe au site. (possiblement vers la fin 2025), elles pourraient bien contrecarrer les avancées du secteur manufacturier et d’autres secteurs qui en dépendent (transport, commerce de gros). Les indicateurs de confiance des entreprises pourraient également en souffrir, eux qui connaissent une progression plus lente que ceux des ménages (voir l’Indice précurseur Desjardins Lien externe au site.).
Par ailleurs, les annonces de réduction de l’immigration, par les gouvernements tant fédéral que provincial, risquent de tempérer la croissance économique en 2025. En revanche, elles devraient favoriser un meilleur équilibre sur le marché du travail, permettant à la variation d’emploi de se rapprocher de celle de la population.
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