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Nouvelles économiques

Québec : malgré quelques soubresauts, le marché de l’habitation se redresse en 2024

16 août 2024
Hélène Bégin, économiste principale • Maëlle Boulais-Préseault, économiste

Faits saillants

  • Les ventes de propriétés existantes ont légèrement fléchi au Québec en juillet. La baisse de 1,1 % par rapport à juin s’inscrit toutefois dans une tendance haussière depuis le début de l’année.
  • De janvier à juillet 2024, le nombre de propriétés vendues a grimpé d’environ 12 % au Québec comparativement à la même période de 2023 (tableau 1).
  • Le prix moyen des propriétés existantes a enregistré une hausse mensuelle de 1,3 % en juillet au Québec. L’augmentation se chiffre à 6,3 % par rapport à juillet 2023 et à 7,0 %, sur une base cumulative, depuis le début de l’année.
  • Le nombre de nouvelles propriétés mises en vente est demeuré relativement stable au Québec en juillet, mais le mouvement des mois précédents est clairement vers le haut. Depuis un an, l’offre d’habitations disponibles sur le marché a bondi de 13,6 %.
  • Les mises en chantier d’habitations totales de la province ont subi un recul mensuel de 19,7 % en juillet. La construction de 44 250 logements, sur une base annualisée, a ainsi débuté le mois dernier au Québec.
  • Les mises en chantier ont toutefois atteint un niveau élevé en mai et en juin derniers, soit respectivement de 59 740 et 55 125 logements. Il s’agit d’une cadence aussi rapide que celle de l’automne 2022, soit juste avant la chute de la construction résidentielle qui s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année dernière.
  • Autant sur le marché de la revente que pour la construction résidentielle, des disparités régionales sont observées dans l’ensemble du Québec.

Commentaires

Marché de la revente

Malgré le nombre un peu moins élevé de ventes de propriétés existantes en juillet par rapport à juin, l’activité demeure intense sur le marché immobilier résidentiel. Le niveau de ventes s’est redressé depuis le début de 2024 et a même dépassé la moyenne des dix dernières années. Le rythme actuel s’avère moins trépidant que pendant la pandémie alors que le rythme des ventes a franchi un sommet exceptionnel. L’augmentation annuelle cumulative de janvier à juillet 2024 se chiffre tout de même à 12,2 % par rapport à la période équivalente l’an passé.

 

Malgré le bassin de propriétés disponibles qui est un peu plus élevé qu’à la fin de 2023, leur nombre demeure insuffisant pour répondre à la demande des acheteurs dans la plupart des villes et des localités au Québec. Les ventes sont néanmoins à la hausse dans la presque totalité des régions de la province et les prix continuent de franchir de nouveaux sommets.

 

Les offres d’achat qui sont nombreuses se concluent assez rapidement pour la plupart des cas, mais dans des délais plus raisonnables que les ventes quasi instantanées qui ont caractérisé la pandémie. Il s’écoule en moyenne 5,2 mois entre la mise en vente et l’achat d’une propriété résidentielle au Québec, comparativement à 4,7 mois en juillet 2023. L’inventaire s’est nettement amélioré après avoir atteint un creux lors de la pandémie, mais les délais de vente se situent encore sous la moyenne des dix dernières années.

 

Les conditions de marché demeurent très serrées dans la plupart des régions métropolitaines du Québec (graphique). Les vendeurs ont maintenu leur position de force bien que celles-ci se soient effritées par rapport à la frénésie de la pandémie.


Construction résidentielle

Au-delà des fluctuations importantes des derniers mois, la relance des mises en chantier de logements est bien en selle. Le recul d’environ 20 % encaissé en juillet survient à la suite d’une baisse de 7,7 % en juin et aussi d’un bond exceptionnel de 52 % en mai. Le bilan de l’année 2024 s’avère très positif jusqu’à maintenant. Le nombre d’habitations dont la construction a débuté de janvier à juillet est de 35 % supérieur à la même période l’an passé. Cette reprise provient de deux segments de marché, soit les maisons unifamiliales et les appartements locatifs conventionnels. La situation est toutefois bien différente selon les RMR au Québec.

 

Outre un mois de juillet décevant, les mises en chantier dans la région métropolitaine (RMR) de Montréal ont grimpé de presque 50 % depuis le début de l’année 2024 par rapport au même moment l’an dernier. Le constat est similaire dans la RMR de Québec, où la construction résidentielle continue de dépasser les niveaux de 2023 depuis plusieurs mois maintenant. Ce sont majoritairement ces deux régions qui influencent la tendance provinciale puisque c’est plutôt un ralentissement de l’activité qui est observé ailleurs dans les grands centres urbains (tableau 2).


Implications

En dépit d’un rythme plus lent des ventes de propriétés existantes et des mises en chantier de logements en juillet, la relance est bel et bien enclenchée depuis le début de 2024. Les marchés de la construction neuve et des ventes de propriétés existantes affichent d’excellents résultats comparativement à l’an passé. Les conditions de marché demeurent tendues et les acheteurs doivent se résigner à des prix non seulement très élevés, mais dont la croissance se poursuit. Bref, la vigueur du marché de l’habitation est de retour au Québec, ce qui tranche avec certaines autres provinces au Canada, notamment l’Ontario. La baisse des taux d’intérêt qui a débuté cet été et qui se poursuivra en 2024 et l’an prochain appuiera également le secteur résidentiel au Québec.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.