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Florence Jean-Jacobs
Économiste principale
19 000 emplois de plus au Québec : les gains d’avril effacent les pertes de mars
Faits saillants
- Après une baisse marquée de 18 000 emplois en mars, une hausse à peu près équivalente s’est matérialisée en avril (+19 200).
- Les gains sont concentrés dans le travail à temps partiel (+19 700), alors que l’emploi à temps plein a stagné (tableau).
- Le nombre de chômeurs a augmenté pour un troisième mois consécutif (+7 500), faisant passer le taux de chômage de 5,0 % en mars à 5,1 % en avril.
- Après des pertes nettes en mars, la variation de l’emploi est revenue en territoire positif dans le secteur privé et chez les travailleurs autonomes.
Commentaires
Les gains d’emplois les plus appréciables ont été enregistrés dans la santé et les services sociaux (+15 000), les services aux entreprises (+8 500) et le commerce de gros et de détail (+8 500). Par contre, les secteurs des biens ont connu une stagnation du nombre d’emplois. Pour les quatre premiers mois de l’année, deux secteurs accusent des reculs plus prononcés par rapport à la même période en 2023, soit la fabrication (-12 700) ainsi que l’industrie de l’information et industrie culturelle (-19 300).
Fait notable, le nombre d’heures travaillées a bondi de 6,3 % par rapport à l'an dernier (graphique). Cela semble en grande partie attribuable au secteur de la santé, mais la construction, les services professionnels et le commerce de gros et de détail ont aussi connu une accélération. Par ailleurs, la croissance des salaires s’est stabilisée (variation annuelle de 4,4 %), après avoir crû de 4,6 % en mars. Cela demeure au-dessus du taux d’inflation (3,6 % au Québec en mars).
Implications
Il est fréquent de voir les variations mensuelles de l’emploi évoluer en dents de scie. Un seul mois ne suffit pas à établir la tendance, surtout quand le mois précédent présentait une tendance inverse.
On peut néanmoins tirer quelques constats des données d’aujourd’hui. D’une part, la croissance de la population continue de surpasser celle de l’emploi, s’établissant à 2,2 % sur une base annuelle, contre 0,6 % pour l’emploi. Cette tendance persistante depuis juin dernier pointe vers un assouplissement du marché du travail. D’autre part, l’apport du secteur public, en particulier la santé, est non négligeable. Il faudra probablement attendre encore quelques mois avant d’observer une reprise plus solide du secteur privé (voir nos plus récentes prévisions). Par ailleurs, la croissance des heures travaillées est de bon augure, et elle semble cohérente avec l’amélioration d’autres indicateurs (voir l’indice précurseur Desjardins). Enfin, le taux de chômage demeure à un niveau relativement bas, les entreprises préférant apparemment diminuer les postes vacants plutôt que procéder à des mises à pied, surtout quand la main-d’œuvre qualifiée et spécialisée constitue une ressource rare dans plusieurs secteurs.
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