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Nouvelles économiques

Le taux de chômage recule à 4,7 % en décembre au Québec

5 janvier 2024
Florence Jean-Jacobs
Économiste principale

Faits Saillants

  • L’emploi a légèrement augmenté en décembre au Québec (+ 9 800), tandis que le nombre de personnes à la recherche de travail a diminué, ce qui a fait reculer le taux de chômage de 0,5 point, à 4,7 %. Il s’agit du deuxième plus bas taux parmi les dix provinces, derrière le Manitoba.
  • Pour l’année 2023 (décembre à décembre), il s’est créé 65 200 emplois au net, principalement dans le secteur des services. En raison du recul important en octobre, le quatrième trimestre a été marqué par des pertes nettes de 13 800 emplois.
  • Alors que la grève du secteur public battait son plein, les heures travaillées ont reculé de 1,1 % en décembre, par rapport à un an plus tôt.
  • La grève a réduit les heures travaillées pour plus du tiers des employés des services d’enseignement publics. Au total, 4 % des employés au Québec ont réduit leurs heures de travail en raison d’une grève en décembre.
  • Les pertes d’emplois dans le secteur privé (-16 100) ont été compensées par les gains au public (+19 100), en particulier dans le secteur de la santé (voir tableau). 

Commentaires

Le commerce de détail et de gros, sensible aux effets retardés des hausses de taux d’intérêt sur les dépenses discrétionnaires des ménages, a connu des pertes de 12 400 emplois, un deuxième repli mensuel d’affilée.

Sur une base annuelle (décembre à décembre), les principales pertes d’emplois ont été enregistrées dans la finance (-14 000), l’agriculture (-12 500) et la fabrication (-12 000), alors que la santé (+24 400), l’hébergement et la restauration (+18 000) de même que l’enseignement (+16 500) ont connu des gains.

Implications

Malgré un léger regain en décembre, le quatrième trimestre est marqué par un ralentissement du marché du travail au Québec (voir graphique). Les pertes d’emplois du secteur privé au cours de deux des trois derniers mois, combinées à la tendance baissière des postes vacants tout au long de l’année, pointent vers un essoufflement des embauches.

Alors que le PIB réel du Québec a enregistré un deuxième recul trimestriel d’affilée au troisième trimestre, les données d’emploi du dernier trimestre en laissent présager un autre pour clore l’année 2023. La grève du secteur public, qui a réduit les heures travaillées des employés de l’éducation et de la santé en décembre, est au cœur de cette détérioration.

Nous continuons de penser que l’économie québécoise est en processus de rééquilibrage, qui se poursuivra en 2024, sans toutefois occasionner de récession sévère (voir nos plus récentes prévisions).