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Nouvelles économiques

Malgré le rebond de l’activité économique, le marché de l’emploi québécois se détériore

9 août 2024
Florence Jean-Jacobs
Économiste principale

Faits saillants

  • Après une baisse marquée de près de 18 000 emplois en juin, l’emploi a fléchi à nouveau en juillet au Québec, cette fois de 9 100 emplois (tableau 1).
  • L’évolution de l’emploi est très contrastée, avec des pertes prononcées dans l’emploi à temps plein (-35 300), contre des gains dans l’emploi à temps partiel (+26 200).
  • De même, une dégringolade de l’emploi dans le secteur privé (-34 600) n’a été que partiellement compensée par le secteur public et les travailleurs autonomes.
  • Le taux de chômage est resté stable à 5,7 %. Cela est attribuable à la chute du taux de participation, qui a atteint son plus bas niveau (64,2 %) en deux ans.
  • Le taux de chômage provincial est toutefois tiré vers le haut par les régions à fort poids démographique (notamment l’île de Montréal, avec un taux de 7,6 %), tandis que trois régions enregistrent un taux inférieur à 3 %, qui plus est, en diminution (Abitibi-Témiscamingue, Saguenay-Lac-Saint-Jean et Chaudière-Appalaches) (tableau 2).
  • L’accélération des salaires est notable en juillet : la rémunération horaire moyenne a augmenté de 5,9 % sur 12 mois, alors que la variation annuelle était de 4,9 % en juin. Les nouvelles conventions collectives dans le secteur public au Québec, qui sont en vigueur depuis le début de 2024, contribuent à la progression des salaires par rapport à l’année dernière. Mais l’accélération salariale s’observe aussi dans plusieurs industries du secteur privé.
  • Selon Statistique Canada, les jeunes et les immigrants récents sont particulièrement touchés par la détérioration en cours du marché du travail au pays, et le Québec ne fait pas exception.
  • Le taux de chômage des jeunes (15 à 24 ans) a grimpé à 12,3 % au Québec. En excluant la pandémie, il faut remonter à 2016 pour trouver un taux de chômage aussi élevé dans cette tranche d’âge. La baisse du taux de chômage chez les 25 ans et plus a néanmoins permis de contrebalancer cette hausse.


Commentaires

Les industries du commerce de gros et de détail, celle de la finance et des services immobiliers, ainsi que l’hébergement et la restauration ont enregistré les pertes nettes les plus marquées. L’emploi dans les secteurs du transport, des services professionnels et de la construction a toutefois progressé.

 

Les pertes prononcées dans le secteur privé et l’emploi à temps plein en juillet démontrent bien que le ralentissement du marché du travail québécois est encore en cours (graphique). Depuis le début de l’année, le secteur privé a retranché 55 700 emplois, et la baisse de juillet constitue le pire résultat depuis janvier 2022. En outre, les heures travaillées ont reculé de 2,3 % par rapport à juillet 2023.


Implications

La faiblesse de l’emploi peut surprendre alors que l’on observe une amélioration substantielle du PIB réel Lien externe au site. et d’autres indicateurs économiques (voir notre Indice précurseur Desjardins Lien externe au site.). Pourtant, ce décalage entre la croissance économique et les effets subséquents sur le marché du travail n’a rien d’inhabituel. Les employeurs réduisent généralement les heures et les embauches après avoir vécu quelques mois de ralentissement de la demande pour leurs biens et services.

 

On assiste donc à un certain rééquilibrage de l’emploi au Québec, à la suite de la période de contraction économique des trois derniers trimestres de 2023. On prévoit d’ailleurs que le taux de chômage continuera de grimper légèrement, pour avoisiner 6 % d’ici la fin de 2024, et ensuite entamer une descente (voir nos Prévisions économiques et financières Lien externe au site.). Il demeure que visiblement, ce sont les jeunes qui font les frais de ce rééquilibrage. Après avoir lourdement écopé des pertes d’emplois durant la pandémie, le répit pour ce groupe d’âge n’aura donc été que passager.

NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards. MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.