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Florence Jean-Jacobs
Économiste principale
Le marché de l’emploi fait du surplace en janvier au Québec
Faits saillants
L’emploi a légèrement reculé en janvier au Québec (-7 500), sous l’effet d’une baisse prononcée de l’emploi à temps partiel surpassant les gains de l’emploi à temps plein (voir tableau).
La diminution du nombre de personnes à la recherche d’un emploi a fait chuter le taux de chômage de 0,2 point, pour s’établir à 4,5 % en janvier.
Le taux d’emploi a fortement diminué depuis un an (de 62,5 % à 61,6 %) en raison de la forte croissance de la population âgée de 15 ans et plus (+1,9 %) combinée à la stagnation de l’emploi.
Le taux d’activité (64,5 % en janvier) est à son plus bas depuis octobre 2022, puisque la population active s’est fortement repliée (-20 400 personnes sur un mois). Il faut reculer à janvier 2022 pour observer une contraction supérieure de l’activité (-41 800).
Les heures travaillées poursuivent leur tendance négative (-0,6 % par rapport à janvier 2023), malgré le retour au travail des enseignants en janvier. La croissance annuelle du salaire horaire moyen poursuit aussi son ralentissement, s’établissant à 3,3 % (contre 3,6 % le mois précédent).
Commentaires
Alors que la grève du secteur public avait réduit les heures travaillées en décembre par rapport à un an plus tôt, on aurait pu s’attendre à un rebond avec la fin de celle-ci en janvier. Tel ne fut pas le cas.
Les principales pertes d’emploi en janvier sont enregistrées dans la construction, les soins de santé ainsi que dans les services d’hébergement et de restauration (tableau). Le commerce de gros et de détail a toutefois effacé ses pertes du mois précédent, de même que les services d’enseignement.
Implications
Après un ralentissement au quatrième trimestre de 2023, le marché du travail continue de perdre de la vigueur en janvier. Les pertes d’emploi du secteur privé au cours des six derniers mois se chiffrent à -16 400, contrastant avec les gains dans le secteur public (+52 500).
Il faudra surveiller de près le taux d’activité et le taux d’emploi au courant de l’année 2024. Il est préoccupant qu’un nombre grandissant de personnes quittent le marché du travail depuis quelques mois, alors que la population en âge de travailler croît rapidement (sur une base mensuelle, sa croissance atteint un taux record de 0,24 %, du jamais vu depuis le début de la série en 1976). En effet, c’est la première fois en 16 mois que la croissance annuelle de la population active est inférieure à celle de la population en âge de travailler. La croissance annuelle de l’emploi a également été inférieure à celle de la population de 15 ans et plus au cours des trois derniers mois (graphique).
Somme toute, les données de janvier confirment la perte de vitesse de l’économie québécoise. Celle-ci devrait se poursuivre pour quelques mois encore, mais nous nous attendons à ce qu’une récession sévère soit évitée (voir nos plus récentes prévisions. Lien externe au site.).
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