- Maëlle Boulais-Préseault
Économiste
Québec : l’emploi, mais aussi le chômage, poursuit sa hausse en novembre
Faits saillants
- Il s’est créé 22 000 emplois au Québec en novembre, dépassant ainsi le niveau d’octobre et celui de septembre par une légère avance (21 700). Il s’agit d’une quatrième hausse mensuelle consécutive.
- Le nombre de chômeurs a toutefois augmenté de 11 200 en novembre et de 15,3 % par rapport à un an plus tôt. Bien que le Québec affiche l’un des taux de chômage les plus bas du pays, celui-ci est en hausse en novembre et passe de 5,7 % à 5,9 %, rejoignant ainsi son plus haut niveau depuis septembre 2021.
- Le taux de chômage chez les jeunes de 15 à 24 ans a remonté légèrement à 9,8 %, mais reste sous son sommet du mois de juillet 2024.
- Seulement cinq régions du Québec voient leur taux de chômage augmenter en novembre, avec la hausse la plus importante en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, où il est passé de 5,3 % en octobre à 7,4 %. Montréal continue tout de même d’afficher le plus haut taux de chômage, à 8,1 % (moyennes mobiles 3 mois).
- Voir le tableau pour plus de détail.
Commentaires
L’emploi semble reprendre de la vigueur en novembre, alors que sa croissance s’était modérée en octobre. La population en âge de travailler continue toutefois d’augmenter à un rythme plus rapide que l’emploi, ce qui entraîne une hausse du nombre de chômeurs. Le marché du travail est toutefois sur une bonne lancée avec une création d’emplois positive depuis le mois d’août.
En plus de l’annonce de la semaine dernière quant à la bonne progression du PIB du Québec, ces chiffres sur l’emploi montrent que l’économie québécoise continue de suivre une tendance positive depuis le début de 2024.
Implications
Beaucoup d’incertitude entoure encore les perspectives économiques pour les prochains mois au Québec. Les entreprises exportatrices et les nombreux emplois qui y sont rattachés doivent affronter des menaces de tarifs provenant des États-Unis, le principal partenaire commercial de la province, ce qui vient sans aucun doute affecter leur confiance.
L’incertitude quant à la croissance démographique demeure également présente. Avec une population en âge de travailler plus âgée en moyenne au Québec, une réduction importante de l’immigration pourrait rapidement limiter les gains possibles sur le marché du travail dans les prochains mois.
Nous prévoyons toutefois une baisse graduelle du taux de chômage en 2025, au fur et à mesure que l’augmentation de la population active se modérera.
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