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Commentaire hebdomadaire

L’innovation et le commerce international peuvent améliorer la productivité et la rentabilité des petites entreprises

25 octobre 2024
Randall Bartlett
Directeur principal, économie canadienne

Alors que la Semaine de la PME 2024 tire à sa fin, il nous semblait opportun de souligner l’importance des petites entreprises dans l’économie canadienne ainsi que les occasions et les défis auxquels elles font face en matière d’innovation, d’exportation et de croissance.

 

Selon les dernières données, les petites entreprises, soit celles comptant moins de 100 employés, représentaient près de 98 % des compagnies canadiennes. La présence de ces petites entreprises est plus élevée dans les domaines de l’immobilier et de la location, des autres services, de l’agriculture, de la construction, des services professionnels, du transport et de l’entreposage, de la restauration et de l’hébergement, et du commerce de détail et de gros. Comme nous l’avons déjà souligné, les entreprises de ces secteurs étaient parmi les plus susceptibles de connaître des difficultés Lien externe au site. au sortir de la pandémie de COVID−19, et les moins susceptibles de rembourser leur prêt du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) Lien externe au site.. Ce sont aussi les secteurs où la productivité de la main-d’œuvre tend à être la plus faible (graphique 1).

 


Ce n’est pas d’hier que les petites entreprises canadiennes sont à la traîne. Leur productivité est moindre que celle des grandes entreprises au Canada, mais aussi que celle des entreprises américaines de taille similaire dans les mêmes secteurs. Selon McKinsey Lien externe au site., les petites et moyennes entreprises (PME) sont environ deux fois moins productives que les grandes entreprises. Les obstacles structuraux souvent mis de l’avant pour expliquer cette situation sont le manque d’accès à du financement pour croître et investir, ainsi que le coût associé à la distance plus importante entre les producteurs, les clients et les fournisseurs. Mais il y a plus que cela. Nos recherches Lien externe au site. ont montré que les PME canadiennes tardent à intégrer les dernières innovations à leurs processus d’affaires faute de temps, de formation et de ressources pour le faire.

 

Dans le passé, les périodes de forte croissance de la productivité des petites entreprises ont coïncidé avec celles où les nouvelles technologies sont devenues moins coûteuses, plus largement disponibles, et plus faciles à utiliser et à intégrer aux processus d’affaires existants. Il n’y a qu’à penser à l’adoption généralisée des technologies de l’information et des communications (TIC) vers le milieu et la fin des années 1990. Plus récemment, la pandémie a accéléré l’adoption des technologies numériques, les petites entreprises ayant dû déplacer rapidement leurs activités en ligne. Une grande partie de cette transition s’est produite de façon organique, sans intervention des politiciens et des fonctionnaires. En effet, lorsque des politiques publiques d’innovation ont été déployées, leur effet a été tout au plus marginal (p. ex., le Programme canadien d’adoption du numérique et les « supergrappes », louangées à l’époque). D’autres programmes, comme les encouragements fiscaux pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE), ont même été accusés de décourager les entreprises à se développer (C.D. Howe Institute, 2024 Lien externe au site.).

 

Les petites entreprises canadiennes ont aussi tardé à adopter la dernière génération d’innovations technologiques, comme l’intelligence artificielle Lien externe au site.. C’est dommage, car les entreprises plus novatrices et productives ont aussi tendance à être plus rentables. Et comme les petites entreprises constituent la vaste majorité des entreprises canadiennes, leur faible productivité nuit à celle de l’ensemble de l’économie.

 

La participation au commerce international est également un moteur important de productivité et de rentabilité pour les petites entreprises. Les compagnies engagées dans le commerce extérieur ont tendance à être plus concurrentielles, plus efficaces sur le plan opérationnel et plus susceptibles d’adopter de nouvelles technologies. Et comme le nombre de petites entreprises qui exportent est moindre au Canada que chez nos pairs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il y a beaucoup de marge de manœuvre pour croître à ce chapitre (graphique 2).


Les obstacles et les risques associés au commerce international peuvent être considérables – incertitude liée à la réglementation étrangère, accès limité au financement pour l’exportation, volatilité croissante du commerce transfrontalier, etc. Par ailleurs, l’élection présidentielle américaine à venir et ses effets potentiels sur le commerce canadien Lien externe au site. figurent parmi les préoccupations de plusieurs PME. Cependant, nos recherches récentes Lien externe au site. démontrent qu’il existe des façons d’atténuer les risques. Les PME peuvent diversifier leurs marchés d’exportation (comme le font beaucoup d’entreprises dirigées par des immigrants), s’ouvrir à de nouveaux marchés provinciaux, diversifier leurs fournisseurs, accroître la résilience de leur chaîne d’approvisionnement, accélérer leur numérisation et leur modernisation, et mettre à profit les programmes existants de soutien à l’exportation. Ces approches ne sont pas mutuellement exclusives. Au contraire, elles se renforcent plutôt les unes les autres.

 

Ensemble, un plus grand engagement dans le commerce international et l’adoption des nouvelles technologies permettront aux petites entreprises d’améliorer leur productivité et leur rentabilité. Les risques sont réels, mais il existe des façons de les atténuer. En restant sur la ligne de touche, les petites entreprises laissent passer des occasions de croissance, ce qui n’est bon ni pour elles ni pour l’économie canadienne.

Lire la publication Indicateurs économiques de la semaine du 18 au 22 juillet 2022

Consultez l'étude complète en format PDF.

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