- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : bonne hausse des ventes au détail en mars, mais les gains ne sont pas généralisés
Faits saillants
- Les ventes au détail ont augmenté de 0,7 % en mars, après un gain de 0,9 % (révisé de 0,6 %) en février. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une hausse de 1,0 %.
Commentaires
Le rebond des ventes au détail en février (qui faisait suite à une baisse de 0,9 % en janvier) s’est poursuivi en mars. En fait, on peut même y voir une accélération si l’on regarde plus précisément les ventes excluant les automobiles et les stations−service. Leur hausse de 1,0 % est la plus forte depuis janvier 2023.
Cela dit, ce ne sont pas tous les types de détaillants qui ont vu leurs ventes augmenter en mars. En premier lieu, les ventes auprès des concessionnaires automobiles ont diminué de 0,7 %, ce qui n’est pas vraiment étonnant étant donné les données sur le niveau des ventes de véhicules neufs publiées au début du mois. On remarque aussi une certaine faiblesse des ventes de biens durables, notamment les meubles (-0,3 %), les biens électroniques et les électroménagers (-1,2 %). Ces faiblesses reflètent sans doute le niveau élevé des taux d’intérêt. On note aussi des faiblesses des ventes auprès des magasins de vêtements (-1,6 %), des magasins de biens associés aux loisirs (-1,8 %) et des grands magasins (-1,1 %). Tous ces reculs nous montrent que la croissance des ventes en mars n’est pas très généralisée.
En fait, qui s’en est donc bien sorti? La plus forte hausse des ventes a été enregistrée par les magasins en ligne (nonstore retailers) avec une hausse de 2,7 %. C’est leur plus forte croissance mensuelle depuis janvier 2022. Sans ce secteur, la croissance des ventes au détail n’aurait été que de 0,3 %. Les autres secteurs en hausse sont les centres de rénovation, les épiceries, les magasins de marchandises générales (autres que les grands magasins), la restauration ainsi que la catégorie « autres ».
Les bonnes croissances des ventes au détail en février et en mars, jumelées à la faiblesse de la croissance des prix des biens, pointent vers une bonne progression de la consommation réelle au premier trimestre de 2024. Alors que les données de janvier n’étaient pas de bon augure, la situation a changé depuis, et les dépenses des ménages devraient apporter une contribution positive à la croissance du PIB réel.
Implications
Les dépenses des ménages continuent de progresser aux États−Unis. Certains secteurs connaissent plus de difficultés que d’autres mais, au total, les ventes se portent bien malgré les taux d’intérêt qui demeurent élevés. Cela s’ajoute aux autres récents indicateurs économiques qui suggèrent que la Réserve fédérale pourrait se montrer plus patiente que récemment prévu avant de commencer à diminuer ses taux directeurs.
Contactez nos économistes
Par téléphone
Montréal et environs :
514 281-2336 Ce lien lancera votre logiciel de téléphonie par défaut.