Choisir vos paramètres

Nouvelles économiques

États-Unis : retour à une faible croissance pour les ventes au détail

17 mars 2025
Francis Généreux
Économiste principal

Faits saillants

  • Les ventes au détail ont augmenté de 0,2 % en février, après une chute de 1,2 % en janvier. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une croissance de 0,5 %.

Commentaires

Après une lourde baisse en janvier, on aurait pu s’attendre à mieux du côté des ventes au détail américaines. De plus, la diminution subie au cours du premier mois de l’année a été nettement amplifiée par des révisions. Ainsi, la variation mensuelle de -0,9 % préalablement enregistrée pour janvier fait place à un recul de 1,2 %. C’est la pire baisse depuis juin 2021.

 

La hausse des ventes en février se montre légèrement sous les attentes. Le consensus tablait sur un gain d’environ 0,5 %. La plus grande surprise provient du secteur automobile. Alors que le volume de véhicules neufs achetés en février pointait vers une augmentation de la valeur des ventes des concessionnaires, on observe plutôt une étonnante baisse de 0,4 % (qui est tout de même mieux que la débandade de 3,7 % de janvier). Ce genre de divergence s’explique habituellement par un effet de gamme où les consommateurs se tournent vers des véhicules moins coûteux. Avec les perturbations qui s’installent au sein du marché automobile à cause de la politique commerciale américaine, ce secteur devrait subir d’autres baisses des ventes au cours des prochains mois et trimestres.

 

Le reste des ventes a fait un peu mieux, mais les gains sont loin d’être généralisés. On remarque surtout le rebond des achats en ligne après un mois de janvier plus difficile. Sans ce secteur, les ventes totales auraient diminué de 0,3 % en février. L’autre catégorie de détaillants qui a montré un peu d’aplomb en février est celle des pharmacies et magasins de soins personnels.

 

Pour le reste, c’est plutôt décevant et l'on sent une fragilité des dépenses discrétionnaires des ménages. Les chutes des ventes au sein des grands magasins, de la restauration et des boutiques de vêtements suggèrent que les consommateurs sont moins prompts à dépenser. Un ou deux mois ne sont pas vraiment une tendance, mais lorsque l’on conjugue ces mouvements avec la faiblesse récente des indices de confiance des consommateurs et les conséquences que pourraient avoir les tarifs sur les prix à la consommation et les revenus des ménages, la situation est inquiétante. On aurait préféré que la situation avant que les tarifs ne s’installent vraiment soit plus vigoureuse, mais les données de janvier et de février pointent plutôt vers une diminution de la consommation réelle de biens dès le premier trimestre.

Implications

La hausse des ventes au détail en février est décevante si on la compare avec la faiblesse subie en janvier. Cela fait partie des sources de plus en plus nombreuses de déception envers la conjoncture américaine. Celle-ci ne montre toujours pas de situation dramatique et les dirigeants de la Réserve fédérale semblent plutôt faire preuve de patience. Il faudra cependant bien surveiller l’évolution prochaine de l’économie afin de voir si elle prend un virage plus négatif sous le poids de l’incertitude et des tarifs douaniers.




NOTE AUX LECTEURS : Pour respecter l’usage recommandé par l’Office québécois de la langue française, nous employons dans les textes, les graphiques et les tableaux les symboles k, M et G pour désigner respectivement les milliers, les millions et les milliards.
MISE EN GARDE : Ce document s’appuie sur des informations publiques, obtenues de sources jugées fiables. Le Mouvement Desjardins ne garantit d’aucune manière que ces informations sont exactes ou complètes. Ce document est communiqué à titre informatif uniquement et ne constitue pas une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente. En aucun cas, il ne peut être considéré comme un engagement du Mouvement Desjardins et celui-ci n’est pas responsable des conséquences d’une quelconque décision prise à partir des renseignements contenus dans le présent document. Les prix et les taux présentés sont indicatifs seulement parce qu’ils peuvent varier en tout temps, en fonction des conditions de marché. Les rendements passés ne garantissent pas les performances futures, et les Études économiques du Mouvement Desjardins n’assument aucune prestation de conseil en matière d’investissement. Les opinions et les prévisions figurant dans le document sont, sauf indication contraire, celles des auteurs et ne représentent pas la position officielle du Mouvement Desjardins.