- Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : le taux d’inflation est demeuré stable en septembre
Faits Saillants
- L’indice américain des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,4 % en septembre après une hausse de 0,6 % en août. Excluant les aliments et l’énergie, la hausse est de 0,3 % en septembre, comme au cours du mois précédent. La variation annuelle de l’IPC total est demeurée à 3,7 %, tandis que l’inflation de base a diminué de 4,3 % à 4,1 %.
La variation mensuelle de 0,4 % de l’IPC total s’est avérée un peu plus forte en septembre que ce qui était prévu par le consensus, soit 0,3 %. Le résultat marque cependant une modeste amélioration par rapport à la croissance de 0,6 % subie en août.
On remarque notamment que l’apport des prix de l’énergie a été moindre qu’en août, mais tout de même plus fort que ce que l’on pouvait prévoir. La variation mensuelle des prix de l’essence est passée de 10,6 % en août à 2,1 % en septembre (et on peut s’attendre à une baisse jusqu’à maintenant en octobre). Mais la hausse des prix du mazout est demeurée élevée (+8,5 % en septembre) et celle des prix de l’électricité s’est accélérée (de 0,2 % en août à 1,3 % en septembre).
La variation mensuelle de l’indice de base qui exclut les aliments et l’énergie continue d’être tiraillée par la divergence frappante entre les prix des biens et ceux des services. Dans le premier cas, on observe pour septembre une baisse de 0,4 % des prix des biens excluant les aliments et l’énergie. C’est le recul le plus marqué depuis mars 2022. Les prix des automobiles d’occasion et des vêtements ont notamment diminué au cours du mois.
Alors que les prix des biens baissent, la pression demeure en place du côté des services, qui, excluant l’énergie, ont grimpé de 0,6 % en septembre, leur plus forte hausse depuis février dernier. De ce côté, on remarque surtout l’accélération des coûts du logement (de 0,3 % en août à 0,6 % en septembre). L’effet du ralentissement de la croissance des loyers que l’on observe selon d’autres indicateurs tarde à se manifester dans l’IPC. On remarque aussi des hausses mensuelles assez marquées du côté des soins hospitaliers, des assurances automobile et des billets d’évènements sportifs. La mesure d’inflation observée de très près par les dirigeants de la Réserve fédérale (Fed), soit la variation annualisée sur trois mois de l’IPC services excluant l’énergie et le logement, s’est d’ailleurs accélérée de 2,3 % à 4,8 %.
Implications
La stabilité de l’inflation totale en septembre et même la légère baisse de l’inflation de base cachent le fait que des pressions haussières sous-jacentes demeurent bien en place aux États-Unis. Les prix des services progressent encore trop fortement pour satisfaire la Fed. Évidemment, l’économie américaine n’a pas encore subi tous les effets des hausses de taux directeurs et M. Powell et ses collègues peuvent encore se montrer patients, notamment si l’on considère les hausses des taux obligataires des dernières semaines. Toutefois, si d’autres indicateurs économiques se montrent aussi marquants que la vigueur des embauches de septembre ou la résilience de l’inflation dans les services, les dirigeants de la Fed risqueront d’être tentés par une poursuite du resserrement monétaire.
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