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Nouvelles économiques

États-Unis : les prix à la consommation ont augmenté plus que prévu en janvier

13 février 2024
Francis Généreux
Économiste principal

Faits saillants

  • L’indice américain des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3 % en janvier, après avoir enregistré deux hausses consécutives de 0,2 % en novembre et en décembre. Excluant les aliments et l’énergie, la hausse est de 0,4 % en janvier, soit la plus élevée depuis avril 2023.
  • La variation annuelle de l’IPC total a tout de même ralenti de 3,4 % en décembre à 3,1 % en janvier. L’inflation de base est demeurée à 3,9 %.

Commentaires

Un peu à l’image de l’économie américaine, qui se montre plutôt résiliente, l’inflation aussi se montre tenace. On s’attendait à un ralentissement plus important de la variation annuelle des prix à la consommation pour le premier mois de la nouvelle année. Et surtout, on ne s’attendait pas à des accélérations des variations mensuelles de l’IPC total et de l’IPC de base.

Un des facteurs qui devrait mener à une croissance mensuelle plutôt faible de l’IPC total était les prix de l’énergie. Et, effectivement, ceux-ci affichent une diminution de 0,9 %, grâce surtout à la baisse des prix de l’essence (-3,3 %) et du mazout (-4,5 %). Le temps plus froid en janvier par rapport à un décembre très chaud a cependant amené une augmentation des prix de l’électricité et du gaz naturel. On remarque aussi une augmentation plus prononcée qu’anticipé des prix des aliments. Ceux-ci ont augmenté de 0,4 %, soit le double des hausses de 0,2 % enregistrées au cours des deux mois précédents.

La principale déception provient toutefois de l’IPC qui exclut les aliments et l’énergie. On y observe toujours une grande divergence entre les prix des biens, qui restent sur une tendance baissière, et ceux des services, qui se sont nettement accélérés en janvier. Dans le premier cas, la variation mensuelle des prix des biens excluant les aliments et l’énergie était de -0,3 % en janvier, soir la plus faible depuis juillet. On observe notamment des baisses du côté des automobiles d’occasion et des vêtements. C’est aussi un huitième mois de diminution des prix des biens et, pour la première fois depuis juillet 2020, la variation annuelle des prix des biens excluant les aliments et l’énergie est passée en territoire négatif (-0,3 %).

Cette situation contraste énormément avec ce que l’on observe du côté des services (excluant l’énergie). La variation mensuelle de ceux-ci a bondi de 0,7 % en janvier. C’est la plus forte croissance mensuelle depuis septembre ­2022. La hausse provient surtout du logement (+0,6 % en janvier), mais aussi des soins médicaux (+0,7 %). On observe également une accélération mensuelle des tarifs aériens (+1,4 %). Alors que la variation annuelle des prix des biens a chuté, celle des services excluant l’énergie a remonté en janvier et atteint 5,4 %. Cela est moins grave que le sommet de 7,3 % atteint il y a un an mais reste trop élevé.

Dans un contexte où l’économie américaine surprend par sa force malgré les taux d’intérêt élevés et où le marché du travail demeure relativement vigoureux, la ténacité de l’inflation, notamment du côté des services, risque d’inquiéter les dirigeants de la Réserve fédérale (Fed). Il sera intéressant de voir si le déflateur des dépenses de consommation – la mesure ciblée par la Fed – montrera la même résilience que l’IPC en janvier.

Implications

Les résultats de janvier nous rappellent que le chemin vers une inflation stable à 2 % n’est pas sans écueils. La Fed voudra sans doute voir un ralentissement plus important de l’IPC au cours des prochains mois, surtout du côté des services. Il semble de plus en plus clair qu’elle n’annoncera pas de baisses de taux directeurs au cours de ses prochaines réunions de mars et de mai.



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