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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : la croissance du PIB réel demeure forte
Faits saillants
- Le PIB réel a augmenté de 2,8 % à rythme annualisé au troisième trimestre de 2024, selon l’estimation initiale des comptes nationaux. Cette croissance est semblable au gain de 3,0 % du deuxième trimestre et se montre meilleure que la hausse de 1,6 % enregistrée en début d’année.
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L’économie américaine demeure vigoureuse. Depuis la mi-2022, elle n’a enregistré qu’un seul trimestre de croissance sous la barre de 2 %. Dans un contexte de taux d’intérêt qui demeurent élevés, d’incertitude géopolitique, de confiance des ménages chancelante, sans compter les ouragans et les conflits de travail, c’est une situation plutôt remarquable.
On remarque surtout la résilience de la consommation réelle. Le gain annualisé de 3,7 % du troisième trimestre est le plus fort depuis l’hiver 2023. La hausse est particulièrement forte auprès des dépenses en biens. Si l’on exclut le rebond postpandémique, la croissance de 6,0 % est la plus rapide depuis le printemps 2019. La consommation réelle de services a aussi bien tenu la route avec un gain de 2,6 %. Ces bonnes croissances se sont effectuées malgré un ralentissement du revenu disponible des ménages qui n’a progressé que de 1,6 %. Le taux d’épargne a donc légèrement diminué.
L’investissement des entreprises nous offre un portrait plus flou. On remarque une première baisse de la construction non résidentielle (-4,0 %) depuis la fin de 2021. La construction au sein du secteur manufacturier a continué d’augmenter (+2,2 %), mais les autres sous-secteurs affichent plutôt des baisses. On note toutefois une autre forte hausse de l’investissement en équipement, soit 11,1 %, après un gain de 9,8 % au deuxième trimestre. En revanche, on peut être déçu par une deuxième contre-performance de suite de la part de l’investissement en produits de propriété intellectuelle, soit une hausse de seulement 0,6 %, après une augmentation de 0,7 % au printemps. Du début de 2022 jusqu’au premier trimestre de 2024, cette composante progressait à un rythme annualisé moyen de 7,2 %. Pour la première fois depuis 2015, on observe deux diminutions trimestrielles consécutives des investissements en recherche et développement. Cela pourrait être de mauvais augure pour la productivité future. Toujours du côté de l’investissement, on remarque une croissance des stocks un peu plus faible qu’au deuxième trimestre ainsi qu’une baisse de 5,1 % de l’investissement résidentiel, en partie un effet des ouragans qui ont affecté la construction cet été.
Les dépenses gouvernementales ont augmenté plus que prévu, soit de 5,0 %, après une croissance de 3,1 % au deuxième trimestre. L’accélération vient surtout des dépenses fédérales, notamment dans le secteur militaire (+14,9 %).
La bonne tenue de la consommation et de certains autres éléments de la demande intérieure a amené la plus forte croissance des importations réelles depuis le début de 2022. Les exportations n’ont toutefois pas été en reste avec, elles aussi, une bonne croissance, mais l’effet sur les exportations nettes est tout de même négatif, ainsi que la contribution sur la croissance du PIB réel (-0,56 point de pourcentage).
Malgré la bonne progression de la consommation et du PIB réel en général, la croissance des prix continue de ralentir. La variation annuelle de déflateur des dépenses de consommation est passée de 6,0 % à 2,8 % et sa variation trimestrielle annualisée est descendue à 1,5 %, la plus basse depuis le printemps de 2020.
Implications
La progression du PIB réel demeure vive et les craintes manifestées cet été au sujet d’une récession imminente paraissent maintenant nettement exagérées. On s’attend néanmoins à une cadence un peu moins rapide de l’économie, notamment au quatrième trimestre. La Réserve fédérale devrait pouvoir décréter plusieurs autres baisses de taux d’intérêt, mais à coup de 25 points de base. Les résultats de l’élection du 5 novembre Lien externe au site. demeurent une grande inconnue qui pourrait changer la conjoncture.
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