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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : la croissance des prix demeure élevée, mais celle des ventes au détail a faibli
Faits saillants
- L’indice américain des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,3 % en avril, après deux hausses successives de 0,4 % en mars et en février. Excluant les aliments et l’énergie, l’augmentation est aussi de 0,3 % en avril. La variation annuelle de l’IPC total a tout de même ralenti, passant de 3,5 % en mars à 3,4 % en avril. L’inflation de base est passée de 3,8 % à 3,6 %.
- Les ventes au détail ont fait du surplace en avril (0,0 %), après un gain de 0,6 % en mars. Excluant les autos et l’essence, les ventes affichent une baisse de 0,1 %.
Commentaires
La hausse mensuelle des prix, encore élevée d’un point de vue historique, s’est tout de même avérée près des attentes du consensus. En fait, la variation mensuelle de l’IPC total a même été un peu plus basse grâce, notamment, à une stagnation des prix des aliments et à une augmentation moins vive que prévu des prix de l’énergie (la diminution des prix du gaz naturel et de l’électricité compensant une partie de la hausse des prix de l’essence et du mazout). On remarque aussi que le gain de 0,3 % de l’IPC de base fait suite à trois hausses consécutives de 0,4 %. Il y a donc un peu de progrès de ce côté aussi.
Encore une fois, on remarque une divergence marquée entre les prix des biens (excluant les aliments et l’énergie), qui ont diminué de 0,1 % en avril, et ceux des services (excluant l’énergie), qui ont enregistré une hausse de 0,4 %. Celle-ci est tout de même la plus faible croissance mensuelle depuis décembre dernier. Du côté des biens, la situation a été aidée par une baisse des prix des automobiles neuves et d’occasion. Pour les services, on sent un peu moins de pressions qu’en mars sur les services médicaux et les services de transport. Du côté des logements, la croissance mensuelle demeure la même, soit 0,4 % depuis février, et ce, même si l’on remarque une baisse de prix dans l’hôtellerie.
Pour les ventes au détail totales, l’absence de croissance est assez décevante. Il y a eu une diminution de la valeur des ventes auprès des concessionnaires automobiles (‑0,8 %), alors que le nombre de véhicules neufs vendus a augmenté en avril selon les données publiées plus tôt ce mois‑ci. Une partie du recul peut s’expliquer par la baisse des prix, mais il y a aussi probablement un effet de gamme vers des véhicules moins onéreux. La performance du reste des ventes au détail se montre également bien moins forte par rapport à ce que l’on prévoyait, notamment face aux données préliminaires de transactions par carte. La baisse de 1,2 % des ventes en ligne est la pire depuis novembre 2022. Cela dit, une baisse de cadence de la consommation n’est pas si étonnante dans un contexte de taux d’intérêt élevés, où les indices de confiance des ménages sont en baisse depuis quelques mois et où le surplus d’épargne accumulé pendant la pandémie semble s’être tari Lien externe au site..
Implications
L’inflation demeure élevée aux États‑Unis. Il y a quelques progrès au sein des résultats de l’IPC d’avril, mais trop peu pour amener la Réserve fédérale à diminuer ses taux directeurs très bientôt. Cette dernière pourrait trouver plus de confort dans la baisse de cadence des ventes au détail, mais il faudra voir les résultats des prochains mois avant d’être persuadé qu’un ralentissement de la consommation s’installe vraiment, d’autant plus que c’est la consommation de services qui progressait fortement au cours des derniers trimestres.
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