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Nouvelles économiques

États-Unis : les prix de l’essence font diminuer l’inflation

14 novembre 2023
Francis Généreux
Économiste principal

Faits Saillants

  • L’indice américain des prix à la consommation (IPC) est demeuré stable (0,0 %) en octobre après des hausses de 0,4 % en septembre et de 0,6 % en août. Excluant les aliments et l’énergie, la hausse est de 0,2 % en octobre, soit moins que les 0,3 % des deux mois précédents. La variation annuelle de l’IPC total a diminué de 3,7 % à 3,2 %, tandis que l’inflation de base est passée de 4,1 % à 4,0 %.

Commentaires

L’IPC total a enregistré en octobre sa plus faible variation depuis juillet 2022. Cela est grandement dû aux prix de l’énergie qui ont diminué de 2,5 % le mois dernier, et ce, grâce à la chute de 5,0 % des prix de l’essence. De plus, les prix du mazout ont diminué de 0,8 %. Cette baisse des prix de l’énergie semble d’ailleurs se poursuivre en novembre, ce qui aidera à nouveau à contenir la variation mensuelle de l’IPC au cours du présent mois. Une légère accélération des prix des aliments, leur croissance de 0,3 % étant la plus forte depuis février dernier, a modestement contrebalancé l’effet de la baisse des prix de l’énergie sur l’IPC total.

La variation mensuelle de l’indice de base qui exclut les aliments et l’énergie a enregistré sa plus faible variation mensuelle depuis juillet dernier. Encore une fois, cet indice continue d’être tiré vers le bas par les prix des biens excluant l’énergie et les aliments. Ils ont enregistré une baisse de 0,1 % qui représente le cinquième mois consécutif de contraction. On remarque d’ailleurs une diminution des prix des véhicules automobiles (-0,1 % pour les automobiles neuves et de -0,8 % pour les automobiles d’occasion) en octobre.

Cette fois-ci, la diminution des prix des biens a été moins contrebalancée par la hausse des prix des services excluant l’énergie. Ceux-ci ont augmenté de 0,3 % en octobre, ce qui est leur plus faible progression depuis juin et leur deuxième plus faible depuis septembre 2021. Les coûts associés au logement ont connu une croissance de « seulement » 0,3 % soit la moitié du 0,6 % de septembre. Les loyers et l’équivalent-loyer des propriétaires ont ralenti, mais on remarque surtout une baisse mensuelle de 2,5 % du côté de l’hôtellerie. À cela s’ajoutent le ralentissement des prix de certains services médicaux en plus d’une baisse de 0,9 % des prix des tarifs aériens.

La divergence des prix des biens et des services demeure en place aux États-Unis, mais elle semble tout de même s’amoindrir. Il faudrait d’ailleurs que la baisse des prix des biens demeure en place au cours des prochains mois et trimestres. Les récentes données sur les pressions au sein des chaînes d’approvisionnement, sur les prix en Chine et sur l’activité dans la fabrication (ISM manufacturier) pointent heureusement en ce sens. Du côté des services, il faudra aussi que l’atténuation des coûts du logement se poursuive. Le ralentissement de la croissance des salaires serait un autre pas dans la bonne direction. Ce n’est que lorsque toutes ces conditions seront remplies et que l’inflation se rapprochera davantage de la cible de 2 % que l’on pourra être plus certain que le combat contre l’inflation sera remporté.

Implications

La baisse de l’inflation totale et le léger recul de l’inflation de base sont de bonnes nouvelles qui conforteront les dirigeants de la Fed dans le choix du statu quo lors de leurs dernières réunions. Il faudra cependant que la baisse des pressions inflationnistes se poursuive. Si tel est le cas, les prochains mouvements de taux directeurs pourraient bien être à la baisse, mais probablement pas avant l’été prochain.