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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : l’inflation ralentit davantage
Faits saillants
- L’indice des prix à la consommation (IPC) a diminué de 0,1 % en juin après avoir fait du surplace (0,0 %) en mai. Excluant les aliments et l’énergie, l’IPC de base a augmenté de 0,1 % en juin, après un gain de 0,2 % en mai.
- La variation annuelle de l’IPC total a ralenti de 3,3 % en mai à 3,0 % en juin. L’inflation de base est passée de 3,4 % à 3,3 %.
Commentaires
L’IPC n’a pas augmenté depuis le mois d’avril. L’absence de croissance en mai et le léger recul du mois de juin représentent assurément de bonnes nouvelles pour les consommateurs américains, ainsi que pour les dirigeants de la Réserve fédérale (Fed). Cela contraste évidemment avec les résultats du début de l’année alors que les variations mensuelles de l’IPC total se montraient généralement plus élevées que les attentes avec des gains de 0,3 % (janvier et avril) ou de 0,4 % (février et mars). Notons que la baisse de 0,1 % de l’IPC en juin représente le premier recul mensuel significatif depuis mai 2020. Une bonne partie de cette baisse provient des prix de l’énergie, qui ont diminué de 2,0 % en juin, y compris une chute de 3,8 % des prix de l’essence. Celle-ci s’est toutefois stoppée en juillet et on risque d’observer une contribution positive des prix de l’énergie au cours du présent mois, mettant fin à deux mois consécutifs de recul. Il faut aussi remarquer que la hausse de 0,2 % des prix des aliments en juin est la plus forte hausse de ce côté depuis janvier dernier.
La croissance de seulement 0,1 % des prix excluant les aliments et l’énergie est particulièrement encourageante. C’est la plus faible progression mensuelle depuis janvier 2021. On note encore une fois une diminution nette des prix des biens (excluant les aliments et l’énergie), cette fois de -0,1 %. La grande surprise provient toutefois de la faible croissance des prix du côté des services (excluant l’énergie). Ils n’ont augmenté que de 0,1 %, la plus faible hausse mensuelle depuis août 2021. Le gain de 0,2 % du côté du logement est particulièrement étonnant par sa minceur. Cette composante n’avait pas enregistré de croissance sous 0,4 % depuis novembre 2023. En dehors du logement et de l’énergie, les prix des services (l’une des mesures actuellement regardées de près par la Fed) n’ont pas augmenté depuis le mois d’avril. La croissance des prix des services médicaux a ralenti et les tarifs aériens ont diminué pour un troisième mois consécutif, cette fois de -5,0 %.
Les résultats de juin montrent clairement que la tendance de l’inflation va dans le bon sens, alors que l’on voyait plutôt le mouvement contraire en début d’année. Les craintes de réaccélération de l’inflation s’apaisent donc de plus en plus. Est-ce que le combat est toutefois déjà gagné? Non, pas encore. Les dirigeants de la Fed voudront sûrement voir d’autres mouvements comme ceux observés aujourd’hui. Il faut aussi se rappeler que les faux espoirs ont été nombreux au cours des dernières années et que certaines faiblesses de l’inflation avaient été observées durant les derniers étés (même si les données américaines sont ajustées pour les effets saisonniers). La prudence demeure donc de mise.
Implications
L’inflation continue de ralentir aux États-Unis. Après des données décevantes au cours des premiers mois de 2024, les mouvements de prix se font nettement plus encourageants depuis deux mois, notamment du côté des services. C’est cependant encore trop tôt pour espérer des baisses de taux directeurs très bientôt, la Fed voulant probablement s’assurer que le ralentissement de l’inflation est durablement installé. On s’attend encore à deux diminutions des taux au cours de 2024, probablement vers la fin de l’année.
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