-
Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : l’inflation ralentit un peu plus
Faits Saillants
- L’indice américain des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,2 % en juin après des hausses de 0,1 % en mai et de 0,4 % en avril.
- Les prix de l’énergie ont augmenté de 0,6 %, incluant une hausse de 1,0 % des prix de l’essence, mais des baisses de 0,4 % des prix du mazout et de 1,7 % de ceux du gaz naturel. Les prix des aliments ont augmenté de 0,1 %.
- Excluant les aliments et l’énergie, l’IPC de base a progressé de 0,2 % en mai après trois hausses consécutives de 0,4 %.
- La variation annuelle de l’IPC total a considérablement diminué pour passer de 4,0 % à 3,0 %, le plus bas depuis mars 2021. L’inflation de base a diminué de 5,3 % à 4,8 %.
L’inflation totale a enregistré en juin sa plus forte baisse depuis avril 2020. Cette douzième baisse consécutive du taux d’inflation place donc celui-ci dans un niveau plus confortable et plus près de la cible de 2 % de la Réserve fédérale (Fed). Cette tendance encourageante de l’inflation totale reflète surtout la chute de 16,7 % des prix de l’énergie depuis un an, incluant un recul de 26,5 % des prix de l’essence. Du côté des aliments, on remarque une hausse de 5,7 % depuis un an, mais cela est tout de même une amélioration alors que la variation annuelle des prix des aliments atteignait un sommet de près de 11 % à l’automne 2022.
Le portrait s’améliore aussi du côté de l’inflation de base qui exclut les aliments et l’énergie. La hausse mensuelle de 0,2 % en juin (0,158 % en considérant quelques décimales supplémentaires) est la plus petite depuis février 2021. On remarque notamment une baisse de 0,1 % des prix des biens excluant les aliments et l’énergie, le premier recul mensuel significatif cette année. Cela a été aidé par une diminution du prix des automobiles d’occasion. D’autres baisses sont à prévoir de ce côté au cours des prochains mois.
Les prix des services excluant l’énergie montrent aussi en juin une rare décélération. La variation mensuelle de 0,3 % est la plus faible depuis septembre 2021. On y remarque une croissance un peu moins prononcée des coûts du logement et une stagnation de ceux des soins médicaux. Les prix des services hôteliers (-2,3 %) ainsi que les tarifs aériens (-8,1 %) ont aussi diminué en juin, une bonne nouvelle pour les consommateurs en cette saison touristique.
Cela dit, à 4,8 %, l’inflation de base demeure trop élevée. On s’attend à de moins en moins de pressions du côté du logement, mais cela reste à se concrétiser. Les résultats de juin vont dans le bon sens, mais il faudra que la décélération se poursuive pour espérer voir l’inflation de base, notamment des services, s’approcher durablement d’un niveau plus confortable. Est-ce que l’économie américaine pourra réussir cette désinflation sans sombrer en récession? Ce serait étonnant.
Implications
L’inflation totale a beaucoup ralenti en juin grâce à une comparaison favorable avec la poussée des prix de l’énergie d’il y a un an. Elle se rapproche ainsi de niveaux plus confortables pour la Fed. Toutefois, malgré une certaine amélioration, l’inflation de base qui exclut les aliments et l’énergie demeure bien trop élevée. En considérant aussi un marché du travail encore trop serré, les dirigeants de la Fed devraient mettre fin à la courte pause du resserrement monétaire et monter à la fin du mois leurs taux directeurs de 25 points de base. Ils pourraient encore ouvrir la porte à d’autres relèvements si nécessaire, mais si les prochains résultats de l’inflation vont dans le bon sens, cette hausse pourrait bien être la dernière.
Contactez nos économistes
Par téléphone
Montréal et environs :
514 281-2336 Ce lien lancera votre logiciel de téléphonie par défaut.
Commentaires