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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : l’inflation ralentit un peu moins que prévu en septembre
Faits saillants
- L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,2 % en septembre, après deux hausses semblables en juillet et en août. Excluant les aliments et l’énergie, l’IPC de base a augmenté de 0,3 % en septembre, comme au cours du mois précédent.
- La variation annuelle de l’IPC total a ralenti de 2,5 % en août à 2,4 % en septembre. L’inflation de base a augmenté de 3,2 % en août à 3,3 % en septembre.
Commentaires
L’inflation a de nouveau ralenti en septembre, mais cette fois-ci, le progrès n’est pas à la hauteur des attentes. Le consensus s’attendait à ce que la variation annuelle de l’IPC total passe à 2,3 %.
Pourtant, comme prévu, on observe une baisse mensuelle importante des prix de l’énergie. Celle-ci a été alimentée par les chutes de 4,1 % des prix de l’essence et de 6,0 % des prix du mazout. On observe cependant une croissance mensuelle de 0,4 % des prix des aliments, soit la plus forte depuis janvier dernier.
Cela dit, c’est surtout en ce qui concerne l’IPC de base que le bât blesse. Celui-ci a subi une deuxième hausse mensuelle consécutive de 0,3 %. Cela contraste avec les augmentations de seulement 0,1 % ou de 0,2 % observées de mai à juillet. Pour la première fois depuis février, les prix des biens excluant les aliments et l’énergie ont enregistré une hausse notable, soit de 0,2 %. On remarque notamment des augmentations des prix des véhicules d’occasion (première hausse depuis mai) et des vêtements. La hausse des coûts de transport au cours des derniers trimestres est peut-être à l’origine de ces pressions sur les prix des biens. Cela dit, la variation annuelle des prix des biens excluant l’énergie et les aliments demeure négative, à ‑1,0 %.
De son côté, la variation annuelle des prix des services (excluant l’énergie) a un peu faibli, mais demeure élevée à 4,8 %. Les progrès se font décidément très lents de ce côté. La variation mensuelle des prix des services a été de 0,4 %, comme en août. Cette fois, la pression ne vient pas du logement, dont la variation mensuelle des prix a ralenti de 0,5 % en août à seulement 0,2 % en septembre, la plus basse depuis juin. On remarque plutôt que l’indice des services de base excluant les logements a subi en septembre sa plus forte croissance mensuelle depuis le mois de mars. La variation annualisée sur trois mois de cet indice a d’ailleurs presque doublé (de 1,9 % à 3,8 %) entre août et juillet. Comme c’est un indicateur surveillé de près par les dirigeants de la Réserve fédérale (Fed), ceux-ci risquent d’être déçus des derniers développements.
Implications
La récente ténacité de certains pans des prix à la consommation, la robustesse de l’emploi en septembre et la bonne tenue relative d’autres indicateurs économiques, comme l’ISM services, suggèrent toutes que la Fed ne devrait pas chercher à presser le rythme de la détente monétaire. Elle devrait écarter d’autres baisses de taux de 50 points pour plutôt opter pour des diminutions de 25 points, y compris en novembre.
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