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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : les prix à la consommation augmentent encore rapidement
Faits saillants
- L’indice américain des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,4 % en février, après une hausse de 0,3 % en janvier. Excluant les aliments et l’énergie, l’augmentation est aussi de 0,4 % en février, comme en janvier.
- La variation annuelle de l’IPC total s’est légèrement accélérée, passant de 3,1 % en janvier à 3,2 % en février. L’inflation de base a plutôt ralenti, passant de 3,9 % à 3,8 %.
Commentaires
L’inflation continue de se montrer tenace. Cela dit, une partie de la hausse mensuelle de l’IPC total en février est due à une accélération attendue des prix de l’énergie. Leur gain de 2,3 % en février est le plus élevé depuis août 2023. Ce regain est surtout venu d’une hausse de 3,8 % des prix de l’essence, après quatre mois consécutifs de baisse. On remarque toutefois une absence de hausse du côté des prix des aliments (0,0 %). C’est la première fois depuis avril 2023 qu’ils n’augmentent pas.
À l’instar des résultats de janvier, la principale déception est venue de la résilience de l’IPC de base, qui exclut les aliments et l’énergie. Alors que l’on s’attendait à une croissance un peu plus faible que le décevant 0,4 % de janvier, la variation mensuelle a plutôt égalé cette marque, se montrant aussi plus forte que le 0,3 % attendu par le consensus. Cela dit, si l’on tient compte des deuxième et troisième décimales dans les données d’aujourd’hui, on observe toute de même une légère amélioration : la variation mensuelle de l’IPC de base passe de 0,392 % à 0,358 %.
On remarque cependant que la progression de l’IPC de base en février n’a pas été seulement l’apanage des services. Ainsi, après huit mois consécutifs de baisses mensuelles, l’IPC des biens excluant les aliments et l’énergie a augmenté de 0,1 %. On remarque entre autres des hausses du côté des vêtements (+0,6 %) et des automobiles d’occasion (+0,5 %). Une partie des hausses du côté des biens pourrait avoir été causée par l’augmentation des coûts du transport maritime. Il en demeure néanmoins que la variation annuelle de l’IPC des biens excluant les aliments et l’énergie reste négative à -0,3 %.
Un élément encourageant est le ralentissement des prix des services excluant l’énergie après leur accélération de janvier. Leur variation mensuelle est ainsi passée de 0,7 % à 0,5 %, ce qui reste élevé, mais tout de même mieux. On remarque notamment que l’équivalent-loyer des propriétaires a progressé un peu moins vite (de 0,6 % en janvier à 0,4 % en février). On note aussi une baisse de 0,1 % du côté des soins médicaux. On observe toutefois une nouvelle accélération mensuelle des tarifs aériens, cette fois de 3,6 %. Somme toute, bien qu’elle ait ralenti de 5,4 % à 5,2 %, l’inflation sur 12 mois des services excluant l’énergie demeure trop élevée. Il faudra qu’elle ralentisse davantage si l’on souhaite que l’inflation totale se rapproche durablement de la cible de 2 %.
Implications
Les derniers développements concernant l’inflation aux États-Unis sont moins encourageants que souhaité. Les variations mensuelles de l’IPC de base se montrent particulièrement tenaces. La Réserve fédérale voudra sans doute voir un ralentissement plus important des prix au cours des prochains mois afin d’être à l’aise avec un début de baisse de taux à la fin du printemps. On en saura plus long lors de sa prochaine réunion, qui se conclura le 20 mars.
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