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Nouvelles économiques

États-Unis : les embauches remontent un peu, mais demeurent décevantes

6 septembre 2024
Francis Généreux
Économiste principal

Faits saillants

  • L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 142 000 embauches nettes en août.
  • La croissance du salaire horaire moyen s’est accélérée avec un gain de 0,4 % en août à la suite d’une hausse de 0,2 % en juillet. Sa variation annuelle est passée de 3,6 % à 3,8 %.
  • L’enquête auprès des ménages montre une progression un peu plus forte du nombre d’emplois, soit 168 000. Le taux de chômage a diminué pour la première fois depuis le mois de mars, passant de 4,3 % à 4,2 %.

Commentaires

Les résultats d’août du marché du travail ne sont pas aussi décevants que ceux du mois de juillet, mais on demeure tout de même sur notre faim. D’un côté, le rebond des embauches a été moins reluisant que ce que le consensus espérait (environ 160 000 nouveaux travailleurs). À cela s’ajoutent des révisions baissières assez prononcées pour les deux mois précédents. Ainsi, la création nette d’emplois pour juillet est passée de 114 000 à 89 000 et celle pour juin de 179 000 à 118 000.

 

Les attentes plus élevées, mais déçues, pour le mois d’août, proviennent du fait qu’une partie de la faiblesse des chiffres de juillet semblait avoir été amenée par le passage de l’ouragan Beryl. On voit notamment que le nombre de personnes qui ont manqué du travail à cause de la mauvaise météo a redescendu en août après avoir momentanément bondi en juillet. Les heures hebdomadaires travaillées ont augmenté, mais le retour à la normale n’a pas suffi pour gonfler davantage les embauches au cours du mois. On remarque néanmoins que la proportion des 250 industries avec une croissance du nombre de travailleurs est passée de 47,8 % en juillet à 53,2 % en août. C’est nettement mieux, mais cela demeure sous la moyenne de 55,4 % enregistrée en première moitié de 2024. On note d’ailleurs pour le mois d’août une certaine faiblesse au sein du secteur manufacturier avec notamment 25 000 emplois perdus dans la fabrication de biens durables, incluant 5 900 travailleurs de moins dans l’automobile. Les 11 000 pertes d’emplois chez les détaillants sont également décevantes. Cela dit, il y a un certain bémol à apporter à la faiblesse des chiffres d’août. On remarque qu’il a été courant au cours des dernières années que la création d’emplois initialement estimée se montre plutôt faible en août pour ensuite être révisée à la hausse de façon notable au cours des estimations suivantes. Cela a été le cas de 11 des 14 dernières années. Espérons la même chose pour 2024.

 

Pour une rare fois au cours de la dernière année, l’enquête auprès des ménages offre un meilleur portrait mensuel que les résultats de l’enquête auprès des entreprises. La hausse du taux de chômage en juillet avait fait couler beaucoup d’encre en alimentant les craintes d’une récession imminente. La baisse du taux de chômage avec la création de 168 000 emplois selon cette enquête permet d’apaiser une partie de ces inquiétudes. En juillet, le nombre de chômeurs avait augmenté surtout à cause de mises à pied temporaires, on a pu voir ce chiffre diminuer en août. Cela dit, tout n’est pas parfait et le taux de sous emplois (qui comprend aussi certains chômeurs découragés et des travailleurs involontairement à temps partiel) a continué d’augmenter en août. Une certaine faiblesse persiste donc.


Implications

Malgré la remontée des embauches en août, le marché du travail américain affiche encore des signes de ralentissement. Ces signes ne semblent pas encore assez probants pour suggérer une récession de l’économie américaine, mais les risques demeurent assez élevés pour faire réagir la Réserve fédérale. Celle-ci hésitera sans doute entre une baisse de 25 ou 50 points de sa fourchette cible des taux directeurs à sa réunion du 18 septembre. Pour le moment et dans le contexte électoral actuel, une baisse de 25 points semble plus probable.





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