- Marc-Antoine Dumont
Économiste senior
États-Unis : L’emploi se modère, mais les salaires demeurent forts
Faits Saillants
- L’enquête auprès des entreprises indique qu’il y a eu 187 000 embauches nettes en juillet après des gains de 185 000 en juin et de 281 000 en mai.
- Il y a eu 19 000 nouveaux emplois dans le secteur de la construction, mais une perte de 2 000 au sein de la fabrication.
- Il s’est créé 154 000 nouveaux emplois au sein des services du secteur privé après une hausse de 97 000 en juin. On observe des gains de 17 900 emplois dans l’entreposage, de 19 000 dans la finance et de 100 000 dans l’éducation et la santé. Le nombre de travailleurs a augmenté de 17 000 dans le divertissement. Il a 15 000 nouveaux emplois au sein des administrations publiques.
- Le salaire horaire moyen est demeuré constant en juillet avec un gain mensuel de 0,4 %. Sa variation annuelle s’est maintenue à 4,4 %. Les heures hebdomadaires moyennes travaillées ont diminué à 34,3 heures.
- Le taux de chômage a reculé à 3,5 % en juillet alors qu’il s’élevait à 3,7 % en juin. L’enquête auprès des ménages affiche une hausse de 268 000 emplois alors que la population active a augmenté de 152 000 personnes.
Après d’importants gains de l’emploi en 2022 et au début de 2023, le marché de l’emploi américain se modère. La hausse de 187 000 emplois en juillet a été légèrement plus faible que ce qu’anticipait le consensus des prévisionnistes, soit 200 000. De plus, ce ralentissement est renforcé par les révisions à la baisse des données de mai et de juin totalisant 49 000 emplois. Le marché de l’emploi américain demeure toutefois serré comme en témoigne la baisse de 0,2 point de pourcentage du taux de chômage.
La croissance des salaires demeure soutenue avec une variation annuelle de 4,4 %. Une progression qui est incompatible avec une inflation à 2 %. Toutefois, les salaires s’ajustent à retardement et la décélération des gains de l’emploi devrait éventuellement assouplir les pressions salariales.
Implications
Cette modération du marché de l’emploi est une bonne nouvelle pour la Réserve fédérale américaine qui souhaite voir l’inflation retourner à la cible. Toutefois, cette dernière attendra de voir si la tendance se maintient et si les salaires décélèrent avant de se prononcer sur le maintien du taux directeur à 5,5 %.
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