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Francis Généreux
Économiste principal
États-Unis : encore une bonne croissance de l’emploi en février
Faits saillants
- L’enquête auprès des entreprises indique que les embauches nettes ont augmenté de 275 000 en février.
- Après s’être accélérée en janvier, la croissance du salaire horaire moyen a ralenti en février.
- Le taux de chômage a augmenté pour passer de 3,7 % à 3,9 %.
Commentaires
Les mois se suivent… et se ressemblent. Encore une fois, la création d’emplois selon l’enquête auprès des entreprises a dépassé les attentes. Celle-ci se chiffrait à 200 000 selon le consensus de Bloomberg. Encore une fois, on peut se montrer surpris par la résilience de l’économie américaine et par la robustesse de son marché du travail. Cela dit, le ton très positif des résultats de février est un peu assombri par les révisions à la baisse pour les mois précédents. Ainsi, la croissance de 353 000 emplois préalablement annoncée pour janvier est passée à « seulement » 229 000 et celle de décembre a reculé de 333 000 à 290 000. Cela dit, même ces chiffres révisés sont encore très forts et restent au-dessus des consensus effectués en vue de leur publication initiale.
On remarque aussi que certains des effets négatifs de la météo moins favorable en janvier qu’en décembre se sont dissipés en février. Les heures hebdomadaires travaillées avaient diminué en janvier, mais ont remonté (de 34,2 à 34,3 heures) en février. Les jeux de composition de l’emploi en janvier avaient amené une forte croissance mensuelle du salaire horaire moyen, celle-ci est passée de 0,5 % à 0,1 %, soit la plus faible en deux ans.
La proportion de secteurs d’activité avec une croissance du nombre de travailleurs a augmenté entre janvier (61,8 %) et février (62,6 %). On remarque d’ailleurs des accélérations de la création d’emplois dans plusieurs secteurs, notamment chez les détaillants, dans le transport et l’entreposage et dans la restauration. Pour la première fois depuis octobre 2023, le secteur de la fabrication a subi des mises à pied nettes, bien que modestes, à -4 000, et surtout concentrées dans la fabrication de produits chimiques (-2 100). Parmi les faiblesses, on note aussi que 15 400 emplois se sont perdus dans les services d’aide temporaire. C’est un 23e mois consécutif de baisse pour ce secteur, qui a cumulé 433 000 emplois de moins qu’à son sommet d’il y a deux ans.
Encore une fois, on note une divergence entre les données de l’enquête auprès des entreprises et celles de l’enquête auprès des ménages. Cette dernière fait état d’une perte de 184 000 emplois en février. Cela représente un troisième mois consécutif de baisse, pour un total de 898 000 emplois en moins depuis le sommet de novembre. Au même moment, l’enquête auprès des entreprises a cumulé 794 000 nouveaux emplois. Rappelons toutefois que l’enquête auprès des ménages est bien moins fiable et plus volatile de mois en mois. Il en demeure néanmoins que ces contre-performances de l’enquête auprès des ménages poussent le taux de chômage à la hausse, qui est ainsi passé d’un creux de 3,4 % en avril 2023 à 3,9 % en février. C’est le plus haut taux de chômage depuis janvier 2022.
Implications
Le marché du travail américain continue de bien performer, du moins selon l’enquête auprès des entreprises. Les révisions à la baisse des résultats des mois précédents ainsi que les moins bonnes performances de l’enquête auprès des ménages, qui amènent une hausse du taux de chômage, suggèrent cependant un certain apaisement. Si la croissance des salaires continue de ralentir et que l’inflation progresse plus lentement au cours des prochains mois, cela pourrait permettre à la Réserve fédérale de décréter une première baisse de taux à la fin du printemps.
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